C’est donc au studio Mundfish que nous devons ce très bon Atomic Heart. Fondée au début 2017, l’équipe d’environ cent trente employé(e)s aujourd’hui, s’attela à la création d’un jeu original se voulant captivant, et utilisant une expérience unique. Ce titre nous le connaissons aujourd’hui sous le nom d’Atomic Heart, leur première production.

Par ailleurs, les membres du studio cherchèrent aussi à repousser les limites du jeu, notamment en réinventant des mécaniques de gameplay. Une très grande ambition qui comme vous allez le voir, a été plus grande qu’eux mais ce n’est pas pour autant que le soft ne se révèle pas efficace dans les grandes lignes.

Un scénario vraiment intéressant

Atomic Heart a été pensé comme une réécriture de l’Histoire avec un grand « H », autrement dit avec une URSS à la pointe de la technologie scientifique, et pas seulement d’ailleurs, améliorant grandement la vie des humains. Ces derniers vivant même en harmonie avec des robots doués d’une conscience.

Ce procédé de « conscience » a été conçu par le scientifique Dmitry Sechenov et son invention du « polymère » (une substance servant de système neuronal collectif). Un succès, tout simplement, d’ailleurs Dmitry Sechenov continue de servir sa patrie en améliorant et en inventant divers procédés que nous ne spoilerons pas bien entendu.

Ainsi, durant l’année 1955, si tout se passe actuellement pour le mieux et qu’une parade a lieu en ces instants, le Major (ou l’Agent P-3) que l’on incarne est envoyé à l’extérieur, plus précisément sur le Site 3826. Malheureusement durant son escapade, il s’avère que les robots présents se retournent contre leurs maîtres…

Et ce sera tout pour le contexte de l’aventure afin de ne rien dévoiler d’important, parce que sinon cela serait vraiment dommage, l’histoire étant suffisamment étoffée pour que l’on ait envie de découvrir le pourquoi du comment par soi-même. Pour leur premier jeu, le studio Mundfish s’en tire plutôt bien sur le plan narratif : un Lore vraiment bien développé, des documents/enregistrements à découvrir, des rebondissements, des personnages avec des caractères bien trempés,… en somme une campagne bien intéressante.

D’ailleurs, on peut même aller un peu plus loin dans cet esprit. Effectivement, même si l’humour présent plutôt cru, risque d’en gêner quelques uns sur le long terme, tout comme les jurons de P-3, on apprécie vraiment beaucoup le duo que l’Agent forme avec « Charles », son gant doué de parole/conscience. Bien entendu, ce ne serait pas la même chose sans la conception de cet univers créé par le studio comportant beaucoup de références à l’URSS par exemple, ou par sa belle direction artistique.

Dernier point avant de s’atteler au gameplay, pour découvrir ce monde dans les meilleures conditions, neuf langues sont disponibles pour les doublages dont le français intégral.

Mélange des genres

Du FPS, monde semi ouvert, des pouvoirs pour les joutes

Parlons à présent du gameplay d’Atomic Heart, et le moins que l’on puisse dire est que la D.A est superbe, rappelant les titres Bioshock par moments. Alors même si le soft de Mundfish n’est pas à la même hauteur que ces derniers, il a tout de même de sérieux arguments à faire valoir, comme sa superbe ambiance générale et ses très bons thèmes musicaux.

Le jeu de Mundfish est constitué de deux principaux éléments, d’une part une structure ouverte ou du moins semi-ouverte, avec l’accès à une touche d’exploration et parfois de linéarité pour servir le scénario, mais cela permet aussi l’accès à des donjons aux récompenses fortement utiles. Et d’autre part, Atomic Heart effectue une alliance entre plusieurs genres connus : axe d’amélioration pour une palette « RPG », énigmes/puzzles ou encore passages à la sauce QTE lors de joutes rapprochées. Mais aussi bien entendu, du FPS, vue dans laquelle nous sommes plongés pour toutes les activités, affrontements proches et lointains inclus.

En ce qui concerne ce dernier axe, FPS donc, on se retrouve dans du classique fonctionnant généralement bien avec de l’esquive/dash, de la visée, des tirs, des frappes au corps-à-corps avec des outils (armes blanches/contondantes,…) et évidemment des pétoires avec des flingues. Mais Atomic Heart va plus loin que cela en intégrant plusieurs autres mécaniques utilisant un système de faiblesse élémentaire. Pour instaurer ces intéressantes subtilités, connues ailleurs et dans d’autres styles de jeux, les développeurs se sont servis de « Charles », le gant expérimental dont P-3 est équipé.

De ce fait, en plus de manier divers types d’armes, sa main liée à Charles donne accès à des effets électriques, ou pouvant geler par exemple et ce ne sont là que quelques possibilités attrayantes. Sans toutes les divulguer afin de vous laisser le plaisir de la découverte, ces features apportent une certaine réflexion bienvenue pour les joutes -et pas uniquement-. Clairement les batailles d’Atomic Heart sont vraiment plaisantes, tout en étant assez intenses pour le coup, et ce, grâce aussi à la faculté d’un scan permettant de modifier et de mettre en place d’autres stratégies à l’instar de combinaisons (armes et pouvoirs,…).

Grand point fort en général, on note tout de même quelques améliorations possibles pour avoir une expérience tout à fait optimale comme par exemple une lisibilité moindre dans les lieux très exigus, voire un léger manque de patates sur certains flingues, ou encore des ennemis un peu trop réactifs lorsque l’on souhaite utiliser une approche à la sauce infiltration. Pour contrebalancer la chose entre guillemets, les boss sont tout simplement excellents mettant en avant d’autres approches encore différentes en changeant encore de stratégie et de réflexion, un système pouvant d’ailleurs rappeler d’autres jeux.

Mais aussi pour les énigmes, des ressources et des améliorations, du beau monde

Mais ces pouvoirs liés à Charles ne s’arrêtent pas qu’à l’axe des affrontements, ils servent également pour la résolution d’énigmes et de puzzles, franchement bien conçus au demeurant et assez chouettes. Encore une fois sans les divulguer, il faut tout de même réfléchir un peu afin de pouvoir progresser tranquillement en se servant de ces facultés, mais aussi découvrir au fil de l’aventure une certaine variété non négligeable. Un atout considérable servant même le Level Design du soft, tout en étant bien amené c’est dire ! Cependant concernant les phases dites de « plateformes », comme souvent avec les FPS, elles manquent un poil de précision ; rien de grave pouvant gâcher l’expérience, juste faire râler un petit peu de temps à autre.

C’est d’ailleurs notamment durant ces phases pendant les combats ainsi que l’exploration dans le monde-ouvert -et pas uniquement- que l’on peut mettre la main sur un tas de ressources. Des ressources en très grand nombre (qui a dit Borderlands 3 ou encore Tiny Tina’s Wonderlands ?) servant logiquement à réaliser des confections, enfin du craft (avec des plans) en allant voir la machine Nora. Là encore le souci du détail et des possibilités sont bien présents. Grosso modo dans un contexte à la fois facile à assimiler et tout à fait efficace, il est possible de créer des armes, consommables, munitions spéciales,… Et bien évidemment qui dit axe RPG dit aussi fonctions d’upgrade ici consacré aux facultés développées par Charles mais aussi pour P-3. On pourrait encore vous en dire beaucoup sur l’aventure, mais pour nous rien ne vaut l’effet de surprises sur certaines mécaniques, et ce, même si l’on en aurait aimé davantage, notamment plus d’annexes dans la partie « ouverte ».

D.A et OST, deux très belles propositions

À présent, parlons de la technique du titre, en précisant que celui-ci ayant été réalisé sous Unreal Engine 4, la direction artistique est tout simplement superbe via son mix à l’ancienne des années 50, mais aussi futuriste avec la robotique, etc… Il n’y a pas à dire, l’ensemble entre la variété des lieux explorés ou encore la réussite de ce monde utopique alternatif, dispose d’un très bon cachet.

Comme nous le disions dans notre introduction, depuis le lancement de l’aventure plusieurs patchs ont été déployés. Ainsi des bugs de sauvegarde, crashs et autres bugs sonores ont subi des corrections, tout comme sur certaines quêtes, soucis de collisions, de succès, etc… En outre, avant l’instauration des patchs, si en début de jeu le 60FPS était assez constant, ce n’était pas le même son de cloche à partir d’un certain moment (en restant discret pour ne rien dévoiler), désormais la stabilité a grandement été améliorée depuis sa sortie.

Concernant la trame musicale, les développeurs et l’éditeur se sont alliés à Mick Gordon. Oui, oui, l’homme à la baguette derrière Doom, Prey ou encore les Wolfenstein est bien le compositeur d’Atomic Heart. Pour ce titre, on part encore une fois sur du métal et de l’électro/techno, mais on peut également indiquer la présence de musiques classiques russes. En d’autres mots, d’excellents thèmes musicaux.

Pour terminer, reprécisons une dernière fois que le soft comporte neuf types de doublages, incluant de l’anglais, du russe ou encore du français, mais aussi treize choix pour les sous-titres (français inclus).

Testé sur Xbox Series X