La licence « Fate » a débuté durant l’année 2004 sous l’appellation « Fate/Stay Night », il s’agissait d’ailleurs d’un Visual Novel réalisé sous la houlette de TYPE-MOON. Depuis lors, la série s’est évidemment exportée en de multiples éléments cross-media, à savoir des mangas, des animes, des films d’animations, des light novels et d’autres types de jeu vidéo,… sans oublier des produits dérivés. Ainsi, en quasiment vingt ans d’existence, la licence est véritablement devenue populaire et se compose d’une forte base de fans, le contexte général provenant de la Guerre du Saint Graal, une relique capable d’exaucer les souhaits.
Une aventure passionnante
Dans cet opus Fate/Samurai Remnant, il est donc également question de cette guerre -que vous connaissez peut-être via les autres « Fate » (mangas, animation ou volets jeux vidéo)-. D’ailleurs, si les habitué(e)s de la franchise « Fate » apprécieront grandement les différentes références distillées, personnages et autres termes spécifiques connus, les novices et les néophytes peuvent aussi totalement se lancer dans le bain sans rien y connaître, le soft Fate/Samurai Remnant se suffisant à lui-même. Ah si, il y a tout de même un prérequis important : avoir une très bonne connaissance de la langue de Shakespeare, le jeu étant entièrement sous-titré en anglais et surtout très bavard, à la manière d’un Persona 5 ou d’opus The Legend of Heroes par exemple.
C’est d’ailleurs le principal élément qui risque de décourager les non-anglophones qui passeront forcément à côté d’une narration captivante, autant sur les enjeux présents, ses personnages ou encore son très riche univers porté par une très belle plume soignée.
Sans spoiler, cette aventure prend place durant la quatrième année Keian (1651 Japon – période Edo). Au sein de la ville d’Asakusa, nous sommes en compagnie de notre principal protagoniste : Miyamoto Iori, fils adoptif et disciple de Musashi Miyamoto, le créateur du style de combat Niten Ichiryu.
Avec sa sœur Ogasawara Kaya, Iori profite du temps de paix installé et exécute des missions pour le compte de la ville. Malheureusement pour lui, le jeune homme se retrouve mêlé à la guerre du Saint Graal, une relique capable d’exaucer les souhaits, cette dernière s’obtenant lors du Waxing Moon Ritual. Autrement dit, sept maîtres -dont Iori- doivent s’affronter avec leurs Servants (des êtres spirituels de différents héros) qu’ils ont invoqués. Dans le cas de Iori, il s’agit de Saber, épéiste se battant avec une relative aisance mais dont le nom réel (d’une grande importance) reste inconnu pour Iori. Le duo doit donc se préparer en vue du Waxing Moon Ritual à venir très prochainement…
Ce sera tout puisque nous nous arrêtons ici sur le fil scénaristique. Comme dit tout à l’heure, nous avons vraiment apprécié l’écriture, le scénario général passionnant ainsi que le développement et le background des personnages, l’ensemble est d’ailleurs complété par un glossaire/lexique très explicatif. En bref, si vous aimez la lecture et même la franchise Fate, Fate/Samurai Remnant vous tiendra en haleine durant toute la progression, à condition bien sûr d’aimer les softs très généreux et bavards. D’ailleurs, le titre de Koei Tecmo et Omega Force se dote même d’une phase de jeu type Visual Novel plus « classique » dans l’approche avec plusieurs choix de réponses ayant certains impacts que nous vous laissons découvrir.
Axe RPG complet
En plus de sa phase Visual Novel, Fate/Samurai Remnant apporte son quota Action-RPG, cela passe par la préparation des personnages (arbre de compétences, équipements,…), des quêtes annexes répertoriées en différentes parties ou encore les affrontements en deux styles : dynamiques et plus techniques.
Commençons par la dimension habituelle, autrement dit l’exploration et l’axe RPG. Pour faire simple, lors de la visite de différents lieux, on peut évidemment acheter plusieurs types d’objets ou même des matériaux pouvant augmenter les fonctionnalités de la maison de Iori (forge, « mini-jeu », etc…), mais aussi à la réalisation de missions annexes.
Parlant justement de quêtes annexes, le soft en comporte une multitude réparties en plusieurs branches, il y a par exemple les missions principales servant logiquement à la progression du scénario, les Local Trials consistant à remplir plusieurs styles de défis (vaincre X ennemis, jouer avec des animaux, entre autres) au sein de plusieurs bourgades, ou encore des quêtes secondaires liées aux personnages à l’instar des « Disgressions », très utiles pour renforcer les liens par ailleurs. Sans tout dévoiler, il y a donc déjà de quoi faire de ce côté-là, le tout sans oublier la personnalisation des protagonistes.
Une personnalisation à ne pas mettre de côté, surtout en difficulté supérieure. Sans trop entrer dans les détails, nous avons un passage par le système d’équipement, une forge ou encore des arbres de compétences à ne pas négliger bien sûr ! Chaque nouvel apprentissage par le biais de skill points (obtenables via des Levels up et objets spécifiques) déverrouille l’accès à de nouvelles techniques adjacentes très importantes, certaines étant même liées à des affinités élémentaires, des capacités de soin,… Vous l’aurez compris, la partie RPG du soft est donc vraiment complète comme on les aime, et les combats sont même plus riches que de prime abord.
Des combats dynamiques et profonds
Eh oui, bien qu’il s’agisse d’un Action-RPG en temps réel, les ennemis apparaissent par plusieurs groupes et les fonctionnalités initiales pour se battre : sauts, frappes fortes et faibles sont à combiner différemment pour réaliser plusieurs types de combos, attaque dévastatrice (liée à une jauge) ou encore esquives. Cela fait fortement écho aux jeux vidéo estampillés Musô des développeurs d’Omega Force. Attention tout de même, car comme pour les softs du genre, durant les batailles contre le menu fretin, le lock-on est absent (occasionnant quelques soucis de caméra comme on en a l’habitude pour le style), malgré la nervosité et le dynamisme déjà bien grand.
Mais cela ne s’arrête évidemment pas là, et nous avons bel et bien affaire à un Action-RPG plus profond et riche en terme de mécaniques. Parmi les différentes spécificités, outre la possibilité de se soigner/utiliser des objets via des raccourcis, on peut également se servir de plusieurs « postures », chacune étant liée à une affinité élémentaire distincte. Ainsi, en vous laissant des surprises, en combattant avec la posture d’eau, le style de combat priorise davantage de dynamisme et d’agilité via deux lames avec tout autant de combos disponibles, alors que la posture terre (défensive) se joue à une main, elle est ainsi de base plus lente mais contribue à de plus fortes frappes. En complément, chaque « posture » profite aussi d’une autre spécificité spéciale (rémanence) modifiant en partie le comportement d’une autre posture. Par exemple, lorsque l’on acquiert une « rémanence d’eau », changer la posture équivaut à augmenter temporairement la rapidité des frappes dans les autres styles.
Et encore, on ne vous a pas tout dit sur cette partie gameplay. Si Iori arrive également à se battre en utilisant des magies offensives et défensives (consommant des Gems en échange), il peut également faire appel à son Servant en lui assénant des directives, c’est-à-dire des techniques d’affinité spéciales, tandis que dans d’autres cas c’est le Servant lui-même qui vient à l’aide de Iori pour l’assister via des phases de QTE.
C’est avec toutes ces spécificités et bien plus encore, que l’on affronte aussi bien des adversaires type menu fretin (au passage on aurait aimé un bestiaire plus varié) que des « Boss/mid-Boss » plus coriaces. D’ailleurs ces derniers profitent d’un accès bienvenu au lock-on, mais aussi de plusieurs pratiques à mettre en place pour les pourfendre, à l’instar de leur posture défensive à briser ou d’un bouclier à détruire, entre autres.
Avec toute cette nervosité, le dynamisme et la technicité à mettre en place pour mieux s’en sortir, le soft s’accompagne également d’une autre phase de jeu plus stratégique cette fois-ci, le Spirit Font Conflict. Mais plutôt que de tout vous détailler, nous préférons vous laisser le loisir de découvrir ce type de gameplay consistant à conquérir des territoires et à capturer une base adverse.
Très bonne ambiance
Passons maintenant à la palette technique et artistique profitant de plusieurs méthodes visuelles. On trouve ainsi des artworks de personnages, un style parfois crayonné -bien rendu- à la sauce Cel-Shading, ou encore de très belles illustrations dessinées. En jeu, le chara-design et l’atmosphère de ce Japon féodal (ère Keian) fonctionnent vraiment bien ensemble ! En d’autres mots, le travail de Rei Wataru (chara-designer) et son équipe rend l’aventure de Fate/Samurai Remnant très agréable dans son visuel, sa D.A et sa mise en scène, et ce même si l’on dénote un aspect légèrement moins « new-gen » de ce que l’on aurait pu attendre.
Du côté de la bande sonore, Keita Haga et Daisuke Shinoda nous offrent de très beaux thèmes s’accordant parfaitement avec l’ambiance et les moments dépeints, à commencer par la cinématique d’ouverture (ou Opening) dont l’interprétation a été effectuée par Zanya Gensou feat. LICCA / Spiral Ladder. D’ailleurs cet opening en anime superbement réalisé nous vient de CloverWorks, n’oublions pas non plus qu’Aniplex est impliqué dans la collaboration du titre, de même pour TYPE-MOON qui ont supervisé l’ensemble. Terminons en reprécisant que les sous-titres sont en anglais et les voix en japonais.
Testé sur PS5