Eh oui depuis la première version de Persona 5 en avril 2017, on n’a pas fini de voir Joker et les voleurs fantômes. Pour rappel, Persona 5 a profité de multiples dérivés, que ce soit en manga, en anime, goodies ou bien encore d’autres itérations en jeux vidéo !

Parmi ces derniers, il est évidemment question de Persona 5 « Royal » (2020 sur PS3 et PS4) la version boostée du jeu de base étant même paru l’année dernière sur d’autres supports (machines Xbox, Switch, PS5 et PC), l’incursion à la danse avec Persona 5 – Dancing in Starlight, et ensuite ce fut au tour d’un Musô très ARPG d’entrée en scène : Persona 5 Strikers (2021), un opus faisant office de séquelle développé conjointement par Omega Force et P Studio. Aujourd’hui nous avons donc Persona 5 Tactica, titre TRPG / Stratégie, également conçu sous la houlette de P Studio.

Le retour des voleurs fantômes

Pour des raisons évidentes, nous resterons vagues sur la partie scénaristique, d’autant que comme nous le disions en introduction, Persona 5 Tactica (ou P5T) est une réinterprétation théâtrale, ou même une relecture de certains événements de ce cinquième volet numéroté. Aussi de nombreuses références, clins d’œil et autres éléments sont de la partie, de quoi faire plaisir aux aficionados des voleurs fantômes. Au passage, être en connaissance de l’équipe, et des faits généraux en amont d’une partie à P5T est forcément un plus non négligeable, cela permet d’éviter également tout risque de spoils -pouvant notamment se trouver dans les lexiques-, on vous aura prévenu.

Pour cette épopée, nous retrouvons donc les voleurs fantômes, c’est-à-dire Joker, Morgana (ou Mona), Ryuji, Ann, Makoto, Haru et Futaba, malheureusement toute la bande n’est pas vraiment là, certains d’entre eux faisant partie de DLCs, ce qui est bien dommage… En bref, alors que les membres de l’équipe sont tranquillement dans leur « base » au Café Leblanc, ils sont transportés dans une « portion » du Métavers qu’ils ne connaissent pas, plus précisément un royaume étrange. Dans ce dernier, Marie règne en « monarque » autoproclamé, mais évidemment dans l’ombre, la rébellion s’active, menée par une certaine Erina. Ayant des intérêts/buts communs -que nous ne spoilerons pas-, les voleurs fantômes et cette meneuse s’associent et unissent leur force pour tenter de renverser la tyrannique Marie, et ce n’est là qu’un début…

On s’arrête donc ici sans en dire plus afin de vous laisser le maximum de surprises possibles. Sachez juste que connaître les bases de P5 (par différents biais) est un grand atout pour s’initier à cet univers global, qui comme la formule d’origine, est un (J)RPG traditionnel, il met donc du temps à mettre les choses en place, tout en étant bavard. L’occasion d’y découvrir une histoire plus intéressante qu’à ses débuts, profitant également d’une touche d’humour, ou encore de nouveaux personnages avec du caractère !

UN QG familier avec toutes les ficelles attendues

Et s’ils ont du caractère, toute la bande se retrouve comme toujours au sein du Café Leblanc, d’ailleurs exit le planning méticuleux de P5 et « l’approfondissement de liens entre personnages » (d’où l’importance d’en savoir plus sur eux via les anciens volets ou par le biais du manga et de l’anime); ici l’ensemble se suit plus « naturellement », P5T se divisant en deux phases distinctes : la première avec le Café Leblanc servant de quartier général pour l’ensemble des préparations (équipements, quêtes, etc…), en second les phases d’affrontements sous format TRPG / Stratégie rappelant l’excellent Mario + The Lapins Crétins un peu plus du côté de Sparks of Hope.

Parlons d’abord de la première phase se déroulant au QG, à savoir les éléments concernant la personnalisation du groupe assez complète. Outre des phases de discussions (optionnels ou obligatoires) servant à obtenir des PEs (Points d’Essor représentant les points de compétences), on peut acheter de l’armement afin de gagner en puissance, démonter les armes en trop, les vendre, choisir le groupe pouvant participer à la prochaine bataille (modifiable avant la mission comme l’accès à certains menus de préparations).

Il est également possible de rejouer les missions précédentes afin d’acquérir des primes manquées (via les défis de chaque mission, assez variés au passage) ou simplement de glaner davantage d’expérience, de réaliser des quêtes, ces dernières faisant plus office d’intelligent « puzzle-game » dans leur procédé, c’est-à-dire des défis menant à utiliser vraiment toutes les ficelles de l’aventure !

Sans tout dévoiler, un arbre de compétence est présent pour chaque personnage, permettant d’apprendre plusieurs capacités offensives et défensives. Vous pouvez donc avoir accès à un pouvoir renforcé d’un Persona, ou plutôt avoir des dérivés, plus de récupération de PCs,… En sachant que l’on peut user des points et les récupérer à tout moment, ne vous privez donc pas de faire des essais, peu importe la difficulté choisie.

Enfin, vous vous en doutiez sûrement, cet opus intègre aussi l’équipement et la fusion de Personae à partir de la Chambre Velours. Pour simplifier, il s’agit de fusionner deux entités Persona, obtenues après des affrontements, afin d’obtenir un nouveau monstre plus puissant, et ainsi de suite… Précisons que ces Personae servent « d’équipement secondaire » renforçant les statistiques de nos protagonistes en plus de leur conférer une compétence. Et comme nos héro(ïne)s gardent leur Persona de base en principal (avec Arsène, etc…), il est judicieux de se concocter de belles combinaisons. Vous l’aurez compris, ce QG regorge de services utiles avant de prendre part aux combats, tout en ne perdant pas les fans de cette belle franchise !

Des affrontements stratégiques avec un mélange entre X-Com / Mario + The Lapins Crétins et la licence Persona

Concernant les affrontements justement, cet opus ne reprend pas le fonctionnement JRPG au tour par tour de P5/P5R, ni l’Action-RPG / Musô que l’on a connu dans Strikers, non nous sommes face à un TRPG (Tactical-RPG) possédant à la fois des fonctionnalités propres à la licence d’Atlus, mais aussi avec des éléments rappelant X-Com et Mario + The Lapins Crétins.

Concrètement dans ce gameplay bien tactique et technique, lors du tour de nos protagonistes (une équipe de trois), on peut se déplacer manuellement sur une portion de terrain limitée par personnage, se mettre à couvert partiellement ou totalement derrière un élément du décor, attaquer à l’aide d’un flingue (à distance), utiliser la capacité d’un Persona, ou encore frapper au corps-à-corps lorsque l’on est face à l’ennemi. Veillez bien à prendre en compte qu’il est aussi possible de switcher de protagoniste à tout moment, et ainsi se déplacer à nouveau; et ce tant que l’on n’a pas initié un autre type de commandes, voire même la fin du tour.

De cette manière, comme dans d’autres jeux du même style, le placement est une notion importante pour pouvoir remporter la victoire plus aisément, certains adversaires étant par exemple rancuniers, c’est-à-dire qu’après une attaque sur eux, ils se ruent -dans un rayon limité- sur les protagonistes, et frappe s’ils sont assez proches -en plus de leur tour habituel donc-. Soyez donc stratège pour éviter de recevoir des dégâts inutilement. Sans tous les citer, en dehors d’effets d’altérations d’états et autres exploitations élémentaires pouvant aussi bien affecter les allié(e)s que les opposants, on trouve aussi des spécificités, notamment issues d’autres softs de l’univers Persona.

Par exemple le « One-More », comprenez par là que le/la protagoniste mettant un ennemi à terre après une frappe (il doit être « sonné » en somme) peut rejouer instantanément un autre tour. Afin d’avoir recours au One-More, n’oubliez pas de mettre un adversaire à découvert au préalable avec l’un des autres protagonistes (celui qui ne le mettra pas à terre), ou encore via une action chargée (aucune action d’un personnage durant un tour), celle d’Erina pouvant déloger un adversaire étant à couvert. Et nous ne parlons ici que d’une capacité unique pour cette dernière, il y en a même d’autres par personnage.

Parmi les autres fonctionnalités, on pense aussi à la « Triple Menace », une attaque dévastatrice en trio, nécessitant deux conditions de déclenchement. En un, l’ennemi doit être à terre, et en second, ce même opposant doit être encerclé par trois membres de l’équipe (sous format triangle) afin que le personnage l’ayant mis à terre puisse finaliser l’action. Mais cette feature « Triple Menace » va ici encore plus loin, car plus le triangle est grand (comprenez plus chaque personnage est éloigné), plus d’opposants peuvent subir le courroux des voleurs fantômes; en d’autres mots, chaque adversaire dans ce triangle subit des dégâts. Inutile de dire que cette fonctionnalité est vraiment très utile, que ce soit pour réaliser les combats en un minimum de tours possibles ou se débarrasser plus rapidement de certains gêneurs. On notera juste que si l’on peut faire le placement lors d’une Triple Menace (comme d’habitude donc), il est assez dommage de ne pas avoir implémenté une caméra en vue de hauteur pour plus de praticité.

Graphiquement mignon, et ost toujours au top

Concernant sa palette esthétique, si P5T profite de plusieurs séquences animées, et s’avère généralement coloré, les personnages sont cette fois dans un rendu « chibi » mignon, avec également plusieurs artworks bien dessinés représentant à la fois leur apparence via leur tenue traditionnelle (civile), et en tant que voleurs fantômes. Par contre, on ne comprend pas pourquoi durant les séquences de dialogues, les arrière-plans sont très rapidement floutés, c’est vraiment dommage, car ils sont bien représentatifs des lieux visités… En ce qui concerne les phases d’action (affrontements donc), le soft dispose de beaux effets visuels, magiques,… de jolies animations, et d’une modélisation très correcte pour le genre auquel il appartient (le TRPG pour rappel).

Musicalement parlant, entre certains thèmes déjà connus issus de précédents épisodes et le reste de la partie sonore, l’ensemble est tout simplement superbe, comme d’habitude pour la franchise en somme. Pour finir, précisons que les écrits, textes, interface et lexiques sont en français, et les voix en japonais ou en anglais, d’ailleurs si vous connaissiez déjà P5 -et consorts- le casting vous sera familier à coup sûr.

Testé sur Xbox Series X