Les titres multijoueurs axés sur la coopération survie commencent à être nombreux. Pour se démarquer les uns des autres, chacun y va de sa touche personnelle. Remnant From the Ashes étant un jeu que les développeurs de Gunfire Games ont souhaité créer depuis longtemps, il entend justement se distinguer de ses pairs.
Et pour cela, il mise sur une forte rejouabilité, un aspect procédural, des améliorations ainsi que de secrets trouvables uniquement par des associations de groupe.
Coupez le mal à la Racine
Remnant From The Ashes se déroule dans un monde post-apocalyptique avec une humanité pratiquement décimée mais bien évidemment cela n’a pas toujours été ainsi. Il y a 80 ans, soit dans les années 1960, sur notre belle planète des scientifiques ont découvert une immense pierre (un rocher) recouverte d’étranges symboles gravés.
Après plusieurs recherches, déchiffrer les runes de cette gravure leur a permis d’ouvrir des portails autorisant l’accès vers d’autres mondes. Mais de l’autre côté une force maléfique les attendait : La Racine, celle-ci réussit à envahir la Terre et décimer une grande partie de la population.
Aujourd’hui, notre héros (l’avatar masculin ou féminin que l’on incarne) s’embarque dans une grande aventure. Après quelques déboires dont le naufrage sur une île, il est recueilli par le Service 13, l’un des derniers bastions de l’humanité. La résistance face à la Racine s’organise.
Ne vous attendez pas à découvrir toutes les ficelles du soft servies sur un plateau puisque les éléments sont connus de manière cryptique à l’instar d’un Dark Souls ou plus récemment Control. Si les grandes lignes sont bien présentes, toutes les informations concernant le Lore/background du jeu sont cachées et disséminées dans toute l’aventure aussi bien au Service 13 (via des ordinateurs par exemple) que dans les différents mondes auprès de PNJs, documents, etc… L’univers, grâce aussi à son ambiance à la Darksiders, n’en devient alors que plus intéressant.
Trois classes différentes et identiques à la fois
Comme pour les jeux de sa catégorie, le commencement débute forcément par la personnalisation de son personnage, bien qu’elle soit classique et sommaire ici avec le choix de visage, sexe, coiffure ou son de voix, notre protagoniste ne s’exprimant que par quelques bribes et non complètement.
Une fois la création de son avatar terminée, les hostilités débutent avec la possibilité de choisir sa classe entre Baroudeur, idéal au corps-à-corps, Ex-Cultiste pour la moyenne portée, et Chasseur pour les combats à distance.
Tous ont évidemment leur spécialité quant à leur armement et équipement (soigneur, fusil de chasse, traits,…) mais peu importe son choix de départ, tous les éléments sont accessibles pour chaque classe, et ce moyennant finance (in-game) via des pièces de récupération (la monnaie du jeu). Une excellente idée de la part des développeurs de laisser ces classes libres. Grâce à cela, on peut façonner son héros(ïne) à son image et se créer un build (équipements, spécialisation) sur mesure, même mixte. Un Chasseur peut alors soigner et utiliser un marteau par exemple.
Cette personnalisation ne s’arrête pas là, elle est justement l’un des éléments clés de la victoire. Tout au long de l’aventure, le Service 13 sert de HUB. C’est à partir de celui-ci que l’on part en mission dans les autres mondes et que l’on améliore son équipement mais ce HUB renferme aussi plusieurs secrets notamment via des informations cachées qu’il faut découvrir en explorant et en utilisant les objets trouvés dans cet endroit.
Un axe d’amélioration complet
Outre plusieurs habitants et cet aspect exploration pour en savoir plus, ce Service 13 dispose de tous les éléments nécessaires pour partir « sereinement » à l’aventure comme une boutique d’objets disposant de soin (regénération, bandages pouvant arrêter le saignement, etc…), des ressources que l’on se procure pour des améliorations d’équipements. Il y a aussi des Mods (modificateur/capacité spéciale comme Aura du Guérisseur étant un soin de zone par exemple) et bien sûr des équipements à acheter et à améliorer.
L’équipement comporte trois types d’armes différentes : une pour le corps-à-corps (épée, marteau,…) et deux flingues, un petit (pistolet) et un plus gros (fusil à pompe, de chasse,…), dont il est possible d’équiper un Mod (une capacité) par arme (hors arme de mêlée). Une petite arme ne peut cependant pas accueillir certains Mods et vice versa avec un fusil à pompe.
En plus de cet armement, on a aussi de l’équipement avec des emplacements d’accessoires (anneau, amulette,…), un casque, un plastron et des jambières. Chaque équipement dispose de plus ou moins d’affinités avec des effets élémentaires : saignement (atteint de ce mal, les PVs diminuent petit à petit), putréfaction (l’action peut être annulée), etc…
Il faut donc gérer son équipement entre les affinités et le poids, d’autant qu’avoir un set complet de la même catégorie permet d’avoir des bonus comme un pourcentage de dégâts supplémentaires. Va-t-on privilégier une résistance élémentaire pour le donjon en cours ou le bonus de set ? Un choix parfois difficile, surtout lorsque l’on renforce son équipement à la « forge » en utilisant les matériaux trouvés en chemin et des pièces de récupération.
C’est un axe RPG très complet, fort plaisant et important se complétant par les Traits du personnage (des caractéristiques à améliorer soi-même), une autre bonne idée du studio. Classique en apparence avec la vitalité, l’endurance et l’esprit, les traits suivants se débloquent en fonction de sa manière de jouer ou en fonction de grimoires trouvés. En tirant régulièrement sur les points faibles des ennemis, on débloque un trait permettant d’augmenter les dégâts sur ces mêmes faiblesses par exemple.
De bonnes sensations de gunfights avec aussi un feeling Souls
Une fois que la préparation de tous ces éléments est terminée, on peut enfin partir à l’assaut de ces différents mondes comme la Terre (immeubles en ruine, égouts,…) ou encore des marécages. En matière de gameplay, la prise en main n’est pas très difficile, on retrouve les éléments classiques des TPS mais aussi une jauge d’endurance typique des Souls.
Logiquement, la course et les esquives (roulades) diminuent cette jauge d’endurance. Pour la réalimenter, il suffit de ne faire aucune de ces actions. Pour le reste, on est également en terrain connu, c’est-à-dire que durant sa progression dans des lieux linéaires, on découvre des objets mais aussi des ennemis disposant d’une bonne IA. Certains nous foncent dessus alors que d’autres sont plus réfléchis et attendent le moment adéquat pour tenter de nous descendre.
C’est à nous de trouver le bon compromis entre des attaques rapprochées ou un bon vieux tir de flingue (à changer à la volée) pour dézinguer ses opposants, en sachant que les munitions d’armes à feu sont rares. Pour autant même si le feeling de puissance, de progression et les bonnes sensations sont bien là, tailler les ennemis en pièce à l’épée n’est pas forcément la meilleure idée si un adversaire explosif se mêle à la bataille.
L’esquive est primordiale tout comme notre réactivité au flingue. Face au boss, l’observation des patterns est utile sauf que ce n’est peut-être finalement pas lui le plus dangereux dans l’histoire mais le menu fretin qui l’accompagne. Davantage là pour nous gêner, il arrive alors de ne pas vraiment savoir où ces bestioles déboulent pour nous surprendre, car l’indication sonore est faussée.
Le multi au centre du jeu
Si l’aventure est réalisable seule bien que fortement difficile (selon sa dextérité, armement, etc…) et ce même en difficulté Normal, le titre a avant tout été pensé pour être joué en coopération jusqu’à trois joueur(euse)s uniquement en ligne. Rassurez-vous, dans cette configuration la difficulté s’adapte en conséquence, ce qui est évidemment une bonne chose. De plus la réanimation est possible, tout comme le tir allié et quelques capacités dédiées.
Il faut aussi savoir qu’en multijoueur la progression de la campagne de l’hôte est garantie mais pas pour les autres joueur(euse)s… Ces derniers ont juste accès à tout le reste : expérience, traits, équipements, etc… qu’ils gardent dans leur propre partie. Autre point important, en rejoignant une partie, on prend le risque d’accéder à un monde se situant loin dans l’aventure. On vous recommande donc fortement de jouer avec des ami(e)s ayant une progression proche de la vôtre plutôt que de passer par ce matchmaking aléatoire.
Pour cette partie multi et même solo, les développeurs ont implémenté un système de génération procédurale, c’est-à-dire que l’expérience n’est en théorie pas la même à chaque partie, ni pour chacun des joueurs, les donjons étant générés aléatoirement ainsi que les monstres « d’élites ».
Logiquement, les salles des donjons sont placées différemment même si au final seuls certains détails du Level Design en modifient plus ou moins la profondeur (cela dépend de la partie rencontrée rappelons-le), plusieurs monstres ne sont parfois pas visibles dans une partie (solo ou hébergé). Pour les trouver, il est nécessaire d’expérimenter le multijoueur. Malheureusement bien que cet aspect procédural soit intéressant et bien amené, ce côté plus-value survendu par le studio ne permet pas une rejouabilité infinie sur le titre comme il pouvait le laisser prévoir. Il faudra attendre la suite du suivi du jeu pour se faire une meilleure idée sur ce point de vue.
Une OST épique
Sans être le plus beau jeu de sa génération, Remnant From the Ashes dégage une atmosphère et une ambiance particulières nous rappelant forcément Darksiders dans la forme. Chaque monde visité dispose de ses propres environnements divers et variés utilisant habilement un jeu de lumière et de couleurs différentes avec comme résultat une direction artistique cohérente « sublimée » par un rendu 4K (en 30FPS).
En plus de cette DA soignée, le soft de Gunfire Games est totalement en français voix comme sous-titres. Les bruitages contribuent fortement à l’immersion, tout comme la bande-son qui est l’un des gros points forts du soft avec ses thèmes épiques.
Testé sur Xbox One X