Vernal Edge nous provient du studio Hello Penguin Team. Basés à Valrico en Floride, les membres du studio créent des jeux depuis une dizaine d’années, à l’instar de « mods », de « petits jeux » ou encore la réalisation en freelance de codage et de visuels. S’ils voyaient leurs créations comme de petits passe-temps, ils ne pensaient pas que leurs jeux auraient pris autant d’ampleur, à tel point que cela les a menés au développement de Vernal Edge.

Pour ce dernier, c’est Matthew Martinez (fondateur du projet, Lead Artist, Level Design, artist, co-programmer, co-designer) qui s’est occupé en premier du développement (2018), suivi d’Alex Mccaskey (Combat Design, Main Scenario Writing, Music, Sound Design, co-programmer, co-designer, compositeur et musicien) également en 2021, ensuite ils ont été rejoints par Taeler Dixon (Programmer, Tools Dev, Bugs Fixes,…), mais aussi par T.J. Bertino (Key Artist, 3D Modeling, Character, dialogue writing, Level Lighting).

Ce titre, le plus ambitieux à ce jour pour l’équipe s’inspirant de Devil May Cry et Kingdom Hearts, est passé par une campagne Kickstarter en mai 2020. Sur la base demandée de 50 000 dollars, ils en ont récolté 64 899 grâce à 1602 contributeur(trice)s, ce qui a permis au passage de passer deux Stretch Goals supplémentaires. En cette année 2023, nous pouvons donc découvrir le produit final : un très bon Metroidvania !

Une histoire de vengeance

Concernant son histoire, nous partons à la découverte de la région ou du moins de la contrée de Haricot, c’est-à-dire différents lieux stationnés sur des îles volantes flottant dans le ciel (qui a dit The Legend of Zelda Skyward Sword ou encore Skies of Arcadia ?). Vernal (notre protagoniste) est jetée par-dessus bord d’un navire, elle s’échoue alors sur une île avec quelques problèmes de souvenirs. En explorant cet îlot, elle rencontre un être robotique doué de conscience autrefois humain nommé Chervil. Ayant besoin de son aide, les deux compères se servent d’un navire pour voguer d’île en île afin que Vernal puisse atteindre son but : retrouver Asphodel, son père, et se venger… en le tuant.

Si l’aventure fait davantage office de prétexte à la découverte de ce curieux monde, Coque et Vernal ont des moments privilégiés sur le navire, autrement dit leurs discussions apportent du contenu supplémentaire pour épaissir l’univers et les connaissances. C’est d’ailleurs la même chose en parlant aux différents PNJs permettant là aussi d’en apprendre davantage. En découvrant les éléments petit à petit, l’épopée se laisse donc suivre agréablement.

Une exploration très agréable avec des énigmes, des secrets, des pouvoirs à acquérir,…

En tant que soft majoritairement 2D, Vernal Edge utilise tous les codes des Metroidvania. Ainsi, si la contrée de Haricot est constituée de multiples îles (et îlots), certaines sont totalement optionnelles. Parmi celles-ci, on retrouve donc toutes les spécificités du genre, à savoir une exploration fournie comprenant des phases de plateforme bien huilées, une multitude de secrets cachés, des zones secrètes à la sauce Castlevania SotN par exemple.

Mais aussi des énigmes/puzzles, sans oublier la présence de nouveaux pouvoirs, ces derniers servant comme le veut la tradition des Metroidvania à effectuer une ou plusieurs relectures de chaque terrain de jeu, ceci afin de progresser ou encore trouver des trésors (objets spéciaux augmentant le nombre de PV maximum, monnaie du jeu, etc…).

Très agréable à découvrir par sa variété et sa verticalité, l’exploration est vraiment gratifiante, récompensant le dur labeur et ce notamment sur les îlots secondaires n’étant pas nécessaires à la progression générale. Il s’agit là d’un grand intérêt de Vernal Edge, tout comme les affrontements.

… Mais aussi des combats aux multiples possibilités et chorégraphies !

Ces batailles sont également au cœur de l’expérience. Vernal est déjà très déterminée, sa palette de mouvements (de base) disposant de jolies chorégraphies et acrobaties, et même si l’ensemble est un peu lourd en début de parcours, petit à petit ce ressenti s’estompe avec l’accès à de nouvelles spécificités.

Effectivement pour se battre, la jeune femme, équipée d’une épée, dispose d’une palette réduite en début de course : attaque simple à combiner et remplissant une jauge spécifique au passage, frappe chargée pour casser des boucliers. Elle peut aussi effectuer des frappes aériennes également réalisables en combos mais ce n’est pas tout !

L’épée que manie Vernal est aussi spéciale, elle renferme un pouvoir particulier indispensable à sa bonne survie : le « lancer spectral ». Ce lancer, s’apparentant à un effet de frappe à distance, marque en fait un adversaire d’une cible. À partir de là, dès lors que la jauge dédiée à atteint le minimum du seuil requis, on utilise une compétence spéciale, Vernal se rue alors littéralement sur son ennemi pour lui asséner de multiples coups ayant pour effet de voler des points de vie pour restaurer sa santé.

C’est d’ailleurs l’un des systèmes à ne surtout pas négliger lors des affrontements -par succession de vagues- en arènes fermées, car outre ces passages parfois délicats, la restauration de PV s’effectue à partir des différents checkpoints bien placés par ailleurs. Bien sûr, la demoiselle peut aussi mettre en place des esquives, de petites parades et se servir de magies en échange de PMs, ces derniers se remplissant avec temps.

Si vous pensiez que les fonctionnalités s’arrêtaient déjà là, détrompez-vous ! Nous le disions tout à l’heure, les premiers pas de l’aventure démontrent un très bon potentiel pour Vernal même si les mouvements sont un peu lourds, mais cela comme nous l’avons signalé plus haut, n’est plus le cas une fois qu’elle retrouve petit à petit des souvenirs. Ces derniers sont en quelque sorte représentés par des collectibles à découvrir ou même à acheter, augmentant encore le panel de frappes et de chorégraphies à réaliser, une profondeur et un challenge bien plus que bienvenue en somme.

Évidemment comme à notre habitude, nous allons vous laisser le plaisir de cette découverte, juste vous dire que les joutes sont tout simplement excellentes, fun, obligeant à bien observer les patterns, à réaliser des contres mais aussi à détruire les boucliers adverses, cela permettant d’étourdir un ennemi quelques secondes. Mais attention à ne pas à être trop confiant(e) et sûr de soi non plus, la difficulté par défaut à minima étant déjà exigeante et les ennemis bien fournis en PVs. À vous donc de prendre votre temps et de penser à utiliser « le vol de PV » avec parcimonie, et non voracité.

Un très joli look en pixel art

Comme de coutume, terminons ce test en parlant de l’enrobage visuel et technique. En utilisant une approche très régulière en pixel art 2D de l’ère 16bits, Vernal Edge opte pour des environnements (intérieurs et extérieurs) aux couleurs pastels, et des arrière-plans soignés et extrêmement bien réalisés. De même pour les personnages rencontrés au cours de l’aventure bénéficiant d’un soin tout particulier, comme pour le bestiaire d’ailleurs, même si l’on émettra un petit regret sur ce dernier, les ennemis étant au final peu nombreux.

En somme, si vous aimez le style « rétro » vous allez fortement apprécier. D’ailleurs, pour passer d’une île à l’autre, pas question de rester sur un plan 2D mais sur un plan 3D rappelant les décors de type Playstation, particulièrement la première du nom (32 bits donc). Cela tranche pas mal avec la proposition 2D, d’autant qu’un radar y est présent (à afficher sur tout l’écran) pour se repérer plus facilement. Pourquoi ce mélange 2D et 3D ? Eh bien, on s’excuse, mais nous ne spoilerons pas le pourquoi de la chose.

Autre détail, si l’éditeur Red Art Games a d’ores et déjà prévu une édition physique du soft pour une sortie le 29 septembre 2023 sur PS4, PS5 et Switch, il n’en est pas que le distributeur. Effectivement, le studio, plus précisément la section « Red Art Studios » basée à Metz, a participé aux différents portages sur consoles, à savoir PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series X|S mais aussi sur Xbox One.

Finissons cette partie par la bande sonore, cette dernière étant en adéquation avec les lieux visités et les moments vécus, néanmoins il est possible d’y trouver une certaine répétitivité lors des affrontements. Enfin, les sous-titres sont disponibles en français.

Testé sur Xbox Series X