Vous l’avez peut-être lu lors de notre Mini Unboxing du jeu, Ys X Nordics a été réalisé par le studio japonais Nihon Falcom (ou Falcom). Une société indépendante très célèbre pour leurs travaux, ces derniers étant plus orientés vers la catégorie RPG : Action-RPG décomplexé pour les titres Ys, ou encore JRPG au tour par tour pour la franchise The Legend of Heroes. Deux sagas phare qui ont valu une très bonne réputation à Nihon Falcom, soit dit en passant.
De multiples intrigues bien écrites
Cette épopée se déroule alors qu’Adol Christin a quitté les terres d’Estéria depuis ses précédentes aventures. En route pour Celceta (une autre aventure arrivant chronologiquement plus tard dans Ys – Memories of Celceta), Adol et son compagnon Dogi font un détour par la baie d’Obélia. Cependant à l’heure actuelle, le golfe d’Obélia est dominé par les Normans, un peuple guerrier-pirate s’en prenant à ceux ne remboursant pas leurs dettes.
Une bataille féroce éclate ainsi entre la pirate Karja Balta et le jeune Adol -qui était sur sa route-, une première rencontre qui scelle déjà le destin de ces deux âmes. Car effectivement, durant les pérégrinations sur l’île de Cornac, les deux rivaux se rencontrent à nouveau et se retrouvent à combattre côte à côte à cause d’un pouvoir mystérieux : du Mana. Un pouvoir que les lie littéralement et qui permet aussi de combattre des Griegers, des monstres autrement invincibles. L’aventure de ce duo va être très mouvementée…
Et si cette épopée constitue le fil directeur de cette intrigue, elle n’est pas la seule, les développeurs ayant multiplié les histoires secondaires et les thématiques pour notre plus grand plaisir. Connaissant déjà une bonne partie de leurs anciens travaux, on s’attendait à une narration construite et surtout bien écrite. Sur cet aspect, Nihon Falcom ne nous déçoit absolument pas, la plume -dont tous les écrits sont en français- est très bonne, soignée, délivrant une belle densité et épaisseur que ce soit envers les personnages (même les principaux) que le Lore, riche au demeurant. Juste un petit bémol cependant, certains personnages étant un peu en deçà des autres, le travail n’ayant pas été le même semble-t-il.
Une base qui fonctionne toujours autant avec désormais la navigation sur les mers
Pour quelqu’un ayant déjà joué à l’un des récents jeux Ys -ou plus anciens- comme c’est notre cas, la formule Action-RPG ne change pas drastiquement, c’est-à-dire que les développeurs ont repris tout leur savoir-faire. À savoir un système d’amélioration classique et efficace, l’approfondissement de relations entre les personnages, l’accès à des quêtes annexes, une bonne exploration disposant de plusieurs éléments à dénicher entre autres ou encore des affrontements dynamiques. Une bien belle base -que l’on réexplique ci-dessous pour les nouveaux(elles) venu(e)s dans l’univers Ys- agrémentée ici avec ce dixième volet de quelques nouveautés : des batailles navales et des combats accessibles en mode lié (synchronisation du duo), une excellente idée par ailleurs !
En ce qui concerne l’exploration du soft, ici nous sommes face à plusieurs zones plus ou moins grandes -ou linéaires selon les occasions- interconnectées à d’autres. On peut ainsi y dénicher des matériaux servant à confectionner des objets, réaliser des quêtes annexes diverses, faire des achats, découvrir des lieux d’intérêts, ouvrir des coffres, combattre des adversaires ou encore -pour ne pas citer toutes les possibilités- utiliser le pouvoir du Mana sous différentes formes. Dans ce dernier cas, cela se passe par exemple par le biais d’un grappin permettant d’accéder à des sections plus en hauteur, une feature également utile en combat, on a déjà donc tout le BA.B-A efficace et très agréable du genre ARPG. Mais ce n’est pas tout, car pour explorer l’entièreté du golfe d’Obélia, il faut passer par les voies maritimes en naviguant soi-même, nouveauté de cet opus.
Ces voies maritimes qui composent ce vaste océan peuvent être traversées à partir du Sandras, un navire étant lui-même assujetti au pouvoir du Mana servant ainsi à voguer sur les mers à toute hâte avec un boost temporaire. L’occasion de se rendre dans des lieux totalement secondaires mais aussi de combattre des navires adverses au gré de la navigation.
Si globalement la maniabilité du Sandras manque un poil de réactivité/dynamisme à notre goût (on peut l’améliorer ensuite), en revanche grâce à la variété d’armes disponibles à l’instar de boulets de canon, salve de tirs, etc…, cela nous rappelle d’emblée le feeling de nos éprouvants affrontements sur AC IV Black Flag. Et ce d’autant plus que si l’armement évolue au fil de l’aventure, les adversaires maritimes ont une variété d’approches suffisantes. En bref, on adhère et on accroche très rapidement, bien sûr on vous a laissé quelques surprises dans le lot.
Des systèmes d’améliorations efficaces et des affrontements dynamiques
Juste avant de parler des affrontements sur la terre ferme, n’oublions pas de préciser que comme tout RPG qui se respecte, Ys X Nordics possède aussi son quota de subtilités (craft entre autres,…), de modifications d’équipements ou encore d’un système d’amélioration. Concernant ce dernier, outre de nouvelles compétences se débloquant selon le degré de maîtrise lié à d’autres capacités, une feature très appréciable, on dispose d’un arbre de croissance.
Grosso modo, à l’aide de perles dénichées sur le terrain -et améliorables-, on peut choisir de renforcer sa défense, sa frappe,… De plus, à force de monter en Level, on obtient aussi des points à octroyer afin de débloquer des emplacements de perles, ainsi que des capacités passives et actives. L’une des choses les plus intéressantes dans cette optique complète d’amélioration, c’est que l’on peut choisir sa personnalisation selon ses envies entre Adol et Karja, chacun pouvant évoluer en solo pendant les affrontements via un switch, mais aussi en duo comme mentionné au cours de cette critique.
En parlant de cela justement, il est temps de parler des affrontements en temps réel, encore plus dynamiques et pêchus que d’habitude pour la série (qui l’était déjà bien auparavant) face à des opposants visibles sur le terrain. Que ce soit avec Adol ou Karja (en solo donc), les deux protagonistes peuvent utiliser des frappes classiques à combiner pour réaliser des combos, des esquives, une garde, des attaques aériennes ainsi que des compétences réparties sur une palette de raccourcis contenant diverses capacités, ces dernières changeant en fonction du personnage que l’on incarne et s’utilisant en échange de PC, ces points se régénérant avec le temps.
Ça, c’est pour la base traditionnelle avec le switch de protagonistes donnant déjà un sacré dynamisme aux joutes, mais l’excellente nouveauté de cet opus augmente encore plus l’intensité de l’action, il s’agit du « mode lié ». Effectivement, dès que l’on maintient une touche dédiée, le duo se synchronise de cette manière lorsque l’on ne bouge pas dans cette configuration, la garde est renforcée -et alimente une jauge de vengeance multipliant les dégâts- ; dans le cas contraire, on peut se déplacer plus lentement mais aussi attaquer avec nos deux héros en même temps. Et ce de manière classique ou en faisant appel à des compétences dédiées en duo, piochant cette fois dans les deux jauges de PCs de nos héros en même temps. Des capacités bien plus dévastatrices et gourmandes qu’en combat solo, soit dit en passant. En quelques mots, l’équipe de Nihon Falcom s’est encore dépassée pour nous proposer un système de combat complet, riche, réfléchi et bien dynamique comme il faut.
Bonne ambiance
Passons maintenant à la dernière partie de cette critique, la palette artistique, technique et sonore. Si vous nous suivez régulièrement, vous savez d’ores et déjà que les développeurs utilisent un nouveau moteur de jeu interne pour la réalisation de leurs titres depuis quelques séquences de Trails Into Reverie, plus pleinement sur Trails Through Daybreak. C’est donc la première fois que ce procédé a été utilisé sur un soft de la série Ys, le prochain titre du studio à en profiter sera le remake de Trails in the Sky intitulé The Legend of Heroes – Trails in the Sky The 1st Remake.
Pour en revenir à Ys X Nordics, ce nouveau moteur interne n’utilise pas pleinement les capacités de la PS5 (notre console utilisée pour cette critique) et forcément l’apparat fait plus « daté », ce dont on a l’habitude avec les softs du studio. Pour autant, le travail accompli est meilleur qu’auparavant d’un point de vue artistique et visuel. Les personnages sont nettement plus expressifs, propres et nets, les vêtements bien réalisés, tout comme les divers effets lors des affrontements. Un charme indéniable donc ! Par contre, à côté de cela les textures sont moins flatteuses et l’ensemble subit régulièrement du popping, c’est-à-dire des parties d’éléments ou encore des objets du décor qui apparaissent dès que l’on atteint une certaine distance d’affichage.
Du côté des sonorités, on vous l’a déjà dit lors de notre Unboxing, les musiques sont simplement excellentes et qualitatives, un doute que l’on ne possédait absolument pas ! Un régal donc. Pour finir, sachez que les textes sont disponibles dans notre belle langue, avec des voix japonaises ou anglaises.
Testé sur PS5 avec une version presse fournie par le distributeur