GrimGrimoire (l’original PS2) disponible depuis le 12 avril 2007 au Japon puis la même année à la fois aux États-Unis et en Occident, est le tout premier jeu de l’équipe japonaise Vanillaware, c’était également le premier titre à paraître sur notre sol. Cette même année (2007), Vanillaware a également sorti Odin Sphere aux USA et au Japon, mais pour nous autres européens, il aura fallu attendre l’année suivante (2008) pour le découvrir. Petite parenthèse, Odin Sphere a lui aussi profité d’une remise au goût du jour en 2016 avec le sous-titre : Leifthrasir (PS Vita, PS3 et PS4), mêlant à la fois amélioration du gameplay avec de nouvelles touches comme un tout nouveau jeu et la présence de la jouabilité originale.

Comme vous en avez déjà connaissance, ce ne sont pas les seuls jeux de l’équipe Vanillaware, on compte aussi les excellents Muramasa, sans oublier 13 Sentinels – Aegis Rim, Dragon’s Crown,…, tous ayant comme point commun une belle et charmante esthétique ainsi qu’une narration travaillée souvent captivante.

Une histoire plus riche et développée qu’elle n’y paraît

Sans surprise, GrimGrimoire OnceMore possède ces deux grandes qualités ! Dans cette aventure, Lillet Blan, notre protagoniste, a reçu une invitation pour rejoindre la prestigieuse Académie de Magie : la Silver Star Tower.

Sur place, la demoiselle apprend les rudiments de la magie des runes, autrement dit l’invocation de familiers à partir de différents grimoires, chacun(e) de ses professeurs ayant sa propre spécialité : Nécromancie, Alchimie, Glamour,… Lillet y passe alors plusieurs jours riches en enseignements et en rencontres (professeurs comme élèves, leurs différentes personnalités,…), mais aussi en rumeurs et faits glaçants.

Malheureusement pour Lillet, lors d’une soirée après ces quelques jours intensifs, un drame se produit : tous les élèves et les professeurs de l’école sont tués un à un… Mais alors que Lillet s’apprête à subir le même sort, la demoiselle est renvoyée par on sait quel miracle, dans le passé plus particulièrement de retour à la fin du premier jour. Arrivera-t-elle à découvrir toute la vérité mais aussi à briser cette boucle infinie dans laquelle elle se trouve ?

Et c’est là que nous nous arrêtons afin de ne pas divulguer des éléments scénaristiques outre mesure. On le précise, si le scénario peut faire office de prétexte et de « répétition » avec le système de boucles temporelles, il n’en est heureusement rien ! Ce premier jet du studio Vanillaware met en place une histoire plus élaborée qu’elle ne le laisse suggérer.

Ainsi, c’est en parcourant entièrement l’aventure que toutes les pièces du puzzle, les mystères et autres résolutions s’assemblent, comme pour leurs excellents softs, dont un certain 13 Sentinels – Aegis Rim. Une intrigue réussissant à garder une certaine curiosité avec une écriture fort intéressante, comptant des rebondissements et autres retournements de situation. Mais aussi des personnages travaillés dévoilant leur passif et leur personnalité au fur et à mesure, et ce sans être totalement versé d’un côté ou de l’autre (amical ou vilain), enfin « noir ou blanc » comme on dit.

UN RTS en 2d avec des options de confort pour cette ressortie 2023 !

Ces phases de discussions entièrement sous-titrées en anglais avec des voix anglaises ou japonaises de qualité, font partie de l’un des deux axes de gameplay du titre. Tous deux étant contés à partir de livres d’une bibliothèque, eh oui, comme on l’a vu (ou verra plus tard) avec Odin Sphere et la petite fille au grenier.

Si la première phase est donc en apparence Visual Novel avec de très belles illustrations au passage, elle mène par la suite à des phases d’affrontements en RTS. Mais on ne parle pas de soft en Stratégie Temps Réel ou de Real Time Strategy purement classique, ici nous sommes face à des niveaux réalisables en scrolling 2D, ce qui change d’une certaine tradition. Et comme vous le savez, Vanillaware se sont très rapidement spécialisés dans les jeux en 2D, alors si jamais vous découvrez GrimGrimoire maintenant, ne soyez pas trop surpris.

Pour ces affrontements RTS stratégiques, si la vue est un facteur majeur pour le déroulement, sachez que pour cette mouture 2023 les développeurs ont opté pour quelques retouches de confort, à savoir une interface améliorée, la possibilité d’accélérer la vitesse (comme un x2) afin de récupérer des ressources plus vite et d’avancer plus rapidement dans les affrontements, des sortilèges inédits bien puissants ou encore des arbres de compétences, ces derniers permettant d’acquérir et d’améliorer des compétences pour les familiers. N’oublions pas de mentionner que le format de l’écran est désormais complet, et n’affiche plus un ratio 4:3, mais aussi que la difficulté la plus haute : « Difficile » a été réglée de sorte à proposer encore plus de challenge qu’auparavant !

Pour tenter d’expliquer le gameplay le plus simplement possible, nous sommes confrontés à plusieurs adversaires (d’autres familiers), le but étant généralement de détruire toutes les Runes adverses pour remporter la victoire. Plus familièrement de manière similaire aux autres RTS : on invoque différents types d’unités, on les déplace, on attaque les opposants jusqu’à la destruction de la base adverse.

Afin de parvenir à nos fins, il faut prendre connaissance du terrain de jeu (jouable sur plusieurs étages), mais aussi des différents grimoires. Comprenez par là que chaque grimoire renferme une rune de base élémentale : Nécromancie, Sorcellerie, Alchimie et Glamour composés de plusieurs familiers, soit l’équivalent d’un « bâtiment » d’invocation évoluable afin de pouvoir invoquer des sbires de plus en plus puissants.

Ainsi selon chaque élément (ou classe), il existe un familier pouvant recueillir du Mana et le ramener à la base de l’invocation de runes, tandis que d’autres sont plus aptes à pourfendre les adversaires. Grosso modo, le Mana est une ressource magique et c’est uniquement avec celui-ci que l’on peut invoquer ses sbires, en sachant que chaque type de familier a besoin d’un nombre de mana différent pour pouvoir être accueilli sur le terrain de jeu. Nous pouvons donc choisir les familiers que l’on souhaite faire venir à condition d’avoir suffisamment de place dans l’équipe (nombre limité) et de mana.

Mais qui dit Vanillaware, dit système encore plus élaboré, autrement dit si chaque grimoire renferme différents types de sbires et de magies, c’est aussi pour mettre en place une feature d’affinité élémentaire similaire aux triangles des armes (Fire Emblem par exemple), sauf qu’ici il s’agit d’un quatuor. La Sorcellerie est donc plus forte que l’Alchimie mais vulnérable à la Nécromancie, tandis que la Nécromanie est justement sensible au Glamour mais est nettement supérieure à la Sorcellerie. Néanmoins, ces quatre classes sont aussi soumises à des spécificités : Glamour est par exemple idéal pour des attaques groupées, alors que l’Alchimie bénéficie de familiers pouvant attaquer sur des zones et non sur un ennemi unique. Cela a de quoi apporter une certaine stratégie intéressante.

Pad en main, la réalisation est plutôt bonne, même si l’on s’y perd un peu au début avec la sélection entre familiers ou runes, malgré des fonctions de raccourcis bien utiles quoiqu’un peu nombreuses. D’ailleurs, il y a quelques petits détails à connaître, comme le fait de pouvoir sélectionner plusieurs groupes avec ces raccourcis justement, ou encore manuellement avec le curseur du stick -parfois un peu moins précis-. Par contre, là où vous risquez de vous emmêler un peu les pinceaux, c’est sur la sélection générale ; en fait il faut savoir -et ce n’est pas clairement expliqué- que si vos sbires du même type sont étalés sur différents étages du stage, vous ne pourrez pas tous les sélectionner en même temps et ce, même via les raccourcis. Il faut donc reprendre la main de manière manuelle afin de pouvoir regrouper le groupe, à moins que vous ne préfériez le dispatcher encore plus afin de les mettre dans des endroits stratégiques.

Superbe

Esthétiquement et techniquement, GrimGrimoire OnceMore (GGOM) a fait du chemin depuis 2007. Déjà comme indiqué tout à l’heure, le ratio 4:3 n’est plus, on dispose vraiment désormais de tout l’écran mais aussi d’une profondeur de champ accrue, l’occasion de profiter d’un meilleur confort, notamment au niveau des phases RTS.

Ces dernières s’avèrent d’ailleurs globalement répétitives en matière de décors et de Level Design. D’un côté c’est totalement voulu par l’axe scénaristique mais disons qu’avec la forte notion de magie, il y avait matière à faire quelque chose en plus pour cette ressortie.

Si nous sommes légèrement sévères sur ce point, c’est simplement parce que le bestiaire utilisé, les personnages et les illustrations sont soignés et très beaux, en plus d’avoir une parfaite netteté sans aucune trace de pixel ou d’aliasing de l’ère PS2. Il n’y a pas à dire, le charme de la D.A, les artworks (via une nouvelle galerie d’images) et l’univers fonctionnent immédiatement, Vanillaware savait déjà y faire à l’époque !

D’un point de vue sonore, les musiques ont été retravaillées pour cette mouture 2023, le résultat orchestral est tout simplement splendide ! Terminons en précisant que les textes sont en anglais et les doublages sont disponibles au choix entre anglais et japonais.

Testé sur PS5