Eh oui, vous n’êtes pas sans savoir que Mario a plus d’une « casquette », il a en effet exploré de nombreux genres de jeux vidéos et autres dérivés depuis sa création : Plate-Forme 2D / 3D, mélange des deux, jeux olympiques avec Sonic, Party-Games, Puzzle-Game, course, « baston » ou encore (J)RPG.
Dans ce dernier cas, en 1996, sortait uniquement au Japon et aux États-Unis Super Mario RPG – Legend of the Seven Stars que vous connaissez peut-être via le biais de l’import. Cet opus fut le fruit d’une collaboration entre Nintendo et une équipe de Squaresoft (le nom de la société japonaise avant la fusion avec Enix [son rival] lui donnant le nom de Square Enix), ces derniers étant déjà à l’œuvre sur de très bons jeux à l’instar des FF (Final Fantasy) dont le sixième volet par exemple, pour ne citer que cette célèbre franchise.
Avec la sortie de ce Super Mario RPG, c’est aussi l’occasion de (re)découvrir le travail musical de la talentueuse Yoko Shimomura (Kingdom Hearts, Final Fantasy XV, Mario & Luigi – Superstar Saga + Les Sbires de Bowser,…), mais aussi un remake du volet originel Super Mario RPG s’étant évincé de son sous-titre, la refonte ayant été confiée à Arte Piazza (studio déjà à l’origine de plusieurs « refontes » dont des Dragon Quest, Romancing SaGa 2, Opoona,…).
Un nouvel ennemi
L’épopée de ce Super Mario RPG reste à l’identique de celle que vous avez potentiellement connue sur SNES. Les prémices sont d’ailleurs logiques, car la Princesse Peach a encore une fois été kidnappée par le « sinistre » Bowser. Bien sûr, Mario arrive à secourir la princesse, enfin quasiment, car un nouveau vilain fait son entrée : l’épée géante Exor. Bien évidemment notre plombier moustachu va tout faire pour rétablir l’ordre, et même s’associer à des personnages inattendus.
Voilà donc le résumé qui nous pouvons vous faire sans spoiler. Sachez d’ailleurs que même si l’enrobage graphique a fait un bond en avant vers notre époque, la mise en scène reste celle d’origine, combinée à un rendu en vue isométrique. En outre, on profite également de très jolies cinématiques et pour la première fois, d’une traduction française pour les textes, l’occasion de suivre intégralement l’aventure pour les non-anglophones avec son lot d’humour.
Nouveautés
Concernant sa partie gameplay, cette version 2023 « remake » intègre plusieurs options de confort afin de mieux être en accord avec les demandes d’aujourd’hui. En dehors de cela, l’aventure est totalement identique à sa version de 1996, c’est finalement un peu sur ce point que l’on regrette qu’il n’y ait pas eu de grandes nouveautés inédites augmentant la durée de vie (portion d’histoire en plus,…) comme cela est souvent le cas pour certains retours (d’autres Mario & Luigi « RPG » par exemple) mais pas tous.
Avant de parler des spécificités de ce Super Mario RPG que l’on considère comme un « balbutiement » de ce que seront les jeux Paper Mario et les volets Mario & Luigi « RPG », évoquons les nouveautés de confort, forcément agréables en 2023. Déjà, si des sauvegardes manuelles sont toujours disponibles à des endroits particuliers, le soft dispose maintenant de « save automatique » s’enclenchant à chaque changement d’écran (les lieux étant découpés en plusieurs petites zones), évitant ainsi au maximum les déconvenues.
Ensuite nous avons évidemment une refonte/retouche de l’axe visuel mais aussi sonore, pour en savoir plus rendez-vous à la section dédiée plus bas dans ce test. Et enfin nous avons de petites retouches dispersées çà et là au niveau du gameplay : modification de l’interface, ajout d’une section journal (bestiaire,…), difficulté, jauge d’action durant les affrontements ou encore voyage rapide.
Les bases du gameplay
Maintenant qu’une partie des retouches/ajouts a été effectuée, intéressons-nous au contenant de ce Super Mario RPG (le même qu’à l’époque), et de ce qui lui a valu ensuite d’excellents opus, plus élaborés encore, au sein du même genre. En tant que « RPG-Aventure » mais aussi Mario, chaque environnement que l’on visite est à sélectionner via une World Map, un peu comme si l’on choisissait un Stage en somme.
À l’intérieur, on déambule dans de petites zones interconnectées les unes aux autres, recelant selon les cas, des trésors/coffres, des secrets, des pièces, des boutiques (équipements,…) ou encore des adversaires ainsi que des phases de plateformes. Ces dernières étant parfois un peu plus délicates à appréhender car elles ont la particularité de s’effectuer dans un enrobage de type « isométrique », un procédé que vous connaissez peut-être avec de très bons jeux d’Aventure comme Alundra (Playstation) ou même Landstalker (Megadrive).
Avec cette perspective, il faut donc parfois s’y prendre à plusieurs fois pour atteindre la plateforme à l’endroit voulu. Mais rassurez-vous, après plusieurs essais vous prendrez bien l’habitude de ce repérage particulier. En outre, en plus de boutiques pour se renforcer avec un équipement offensif ou même des accessoires, nos protagonistes dont Mario qui sera par exemple rejoint par Mallow et même d’autres personnages connus, acquièrent de nouvelles facultés très utiles en fonction de leur Level. Et il existe bien entendu des quêtes annexes à trouver et à accomplir par soi-même. On a bien là tout l’attirail d’un bon RPG avec une durée de vie beaucoup plus abordable pour tout un chacun que certains grands noms d’aujourd’hui.
Des combats dynamiques avec des nouvelles options
Pour les affrontements, une fois entrée en contact avec un opposant, une transition s’opère afin de laisser place à des combats au tour par tour. Du tour par tour un peu spécial puisqu’il faut y être réactif avec un bon timing (façon QTE déjà vu dans Sea of Stars, les Mario RPG ou encore Born of Bread pour ne citer que quelques exemples). Grosso modo, en dehors du fait de pouvoir fuir ou se soigner avec des consommables, on peut utiliser la classique commande attaque ou alors des facultés (offensives et défensives) en échange de points fleurs (équivalent à des PMs et se régénérant de plusieurs manières).
Mais plutôt que d’attendre simplement que la frappe fasse son œuvre, on peut la renforcer en appuyant sur la touche dédiée au bon moment, de même pour les facultés apprises. Dans le même ordre d’idée, lorsqu’un ennemi nous attaque, là aussi avec un bon timing (et des indications visuelles ajoutées -même pour les attaques pour cette version 2023) les dégâts encaissés sont moindres, voire inexistants.
Ce n’est pas tout, car en plus d’un système de faiblesse à exploiter plus traditionnellement, se protéger et frapper au bon moment permet de faire grimper le pourcentage d’une jauge d’action, feature permettant à terme de pouvoir s’octroyer notamment les services d’un Toad (quand la jauge atteint 100%) apportant divers bonus. En complément à cela, plus le nombre consécutif d’actions effectué « au bon timing » augmente, plus des éléments jouent en notre faveur : pourcentage augmenté plus rapidement ou encore attaques faisant plus de dégâts,…. Dommage cependant qu’en dehors de quelques batailles ayant une sorte de pic de difficulté, toute l’aventure reste trop simple à notre goût.
Plus moderne
À présent, comme de coutume, il est temps de parler technique et graphisme. Le petit bémol nous venant à l’esprit, c’est que l’on fait face à certains murs invisibles. En dehors de cela, et du fait que plusieurs détails supplémentaires auraient été appréciables, cette refonte 2023 est tout à fait agréable pour la rétine, et ce même si nous avons été habitués à mieux sur certains titres « remakés ». Pour autant, l’ensemble très mignon fait son petit effet, c’est rempli de couleurs bien choisies, forcément plus lisse et net,… En bref, si vous prenez le temps de faire une comparaison avec l’orignal, vous verrez rapidement la différence du travail effectué et du soin apporté à ce Super Mario RPG estampillé « 2023 ».
Pour sa partie sonore, comme nous l’avons mentionné, les compositions nous proviennent de Yoko Shimomura. Pour ce remake, il est possible de choisir d’écouter aussi bien les musiques d’origine (forcément limité par la puissance de la console – chiptune) et des réarrangements (réorchestration) plus à l’ordre du jour. L’ensemble restant dans un ton joyeux, assez épique et parfois même entraînant. Enfin, par rapport à sa version originelle, le soft bénéficie pour la première fois de sous-titres en français, ce qui reste forcément un plus, d’autant que cet opus peut faire office de porte d’entrée au genre RPG auprès de nouveaux(elles) venu(e)s.