La première fois que nous vous avions parlé de Little Nightmares (le premier opus), notre esprit était encore sous le joug de l’excellent Inside, proposant le même genre et les mêmes spécificités de gameplay. Pour autant, le soft de Tarsier Studios nous avait bien plu, notamment pour son ambiance pesante et ses thématiques abordées comme celle des cauchemars.
Les développeurs, dont la création du studio s’est faite en 2003, ont notamment travaillé sur Statik, LittleBigPlanet mais aussi en collaboration avec Media Molecule sur Tearaway et bien entendu le premier volet de Little Nightmares. Il aura fallu attendre quatre années pour découvrir la suite des aventures de Six et de Mono que vous avez peut-être connu grâce à l’extension « The Maw » ou via le comics disponible gratuitement en ligne sur Android.
Une aventure cryptique, énigmatique et pesante
Pour cette nouvelle aventure, notre héros (Mono), vêtu d’un petit sac en papier sur la tête, ne se retrouve pas dans un environnement océanique comme on a pu l’apercevoir dans le premier volet, mais directement sur la terre ferme. Il se retrouve plus particulièrement dans une forêt lugubre entretenue d’une drôle de manière… Téléviseurs à l’abandon, chaussures sans propriétaires, pièges vicieux, entre autres. On se croirait dans une ambiance tout droit sortie d’un film d’horreur avec des éléments glauques. Comment Mono s’est-il retrouvé ici ?
Impossible de répondre à cette question car encore une fois, et donc comme pour son prédécesseur Little Nightmares, cette épopée se vit de manière cryptique et énigmatique, tout en étant sujette aux interprétations de chacun(e). Cependant une chose est sûre, Tarsier Studios s’est surpassé en nous immergeant une fois de plus dans une ambiance oppressante et pesante, chaque bruit étrange éveillant nos sens après un moment de répit.
Des features déjà connues et de nouvelles idées intéressantes
On émettra juste un petit regret, c’est que tous et toutes ne distingueront peut-être pas le liant scénaristique entre chaque chapitre ou y trouveront peut-être un manque d’épaisseur. Pour autant, ces divers chapitres nous font voyager dans des lieux malaisants, à l’image d’une école et de son institutrice sadique. Sans rien vous dévoiler d’autre sur ce contenu si vous n’avez pas encore eu la possibilité de jouer à ce second opus cauchemardesque, il faut un sacré courage à Mono pour arpenter ce voyage.
Une aventure que l’on découvre comme le jeune homme, c’est-à-dire sans aucun tutoriel ou presque. Ainsi comme pour son aîné, chaque environnement se découvre en 2,5D, et comme toujours, le champ de profondeur est un élément central aux diverses subtilités du gameplay.
Mono est évidemment capable de s’accrocher, grimper, sauter, courir ou même interagir avec des objets du décor comme tourner une manivelle, déplacer des éléments et/ou les lancer. Tout se fait de manière assez intuitive, on progresse à pas de loups afin d’éviter les multiples pièges se dressant sur notre route, et on peut vous le dire qu’ils sont assez vicieux, voire même difficiles à déceler. Eh oui comme pour Little Nightmares (LT), il faut une très bonne observation car les nouveaux pièges et énigmes présents sont un peu plus complexes à résoudre que dans le premier volet. Comme pour ce dernier, nous retrouvons aussi des courses-poursuites intenses ou bien même les séquences plus discrètes où il est nécessaire d’échapper à la vigilance d’autrui en se cachant ou en fuyant.
Des features déjà vues mais qui fonctionnent toujours aussi bien même si encore une fois, la perspective de la profondeur peut jouer de vilains tours. Impossible par exemple de savoir qu’un piège vicelard se cache sous des feuillages sans tomber dedans ou en lançant au préalable quelque chose vers ces mêmes feuillages. Il n’est donc pas rare de trépasser car un mauvais calcul a été effectué, ou bien encore à cause de pièges reprenant la typique du système Die & Retry du premier opus.
Pour éviter une répétitivité mortelle, il vaut mieux donc se munir de tous les objets trouvables comme de potentielles armes (branche de bois,…) servant aussi bien pour essayer de détecter les différents pièges mis en place que pour se défendre, même si un manque de précision se fait ressentir.
Ce n’est évidemment pas la seule feature implémentée par Tarsier Studios. Outre ce maniement de l’armement, Six revient également dans cet opus, l’occasion de mettre à profit des tactiques coopératives gérées par l’IA, et logiquement de nouvelles situations exploitant les capacités du duo. Globalement, sans vous spoiler les séquences, les idées sont bonnes et bien utilisées mais on en aurait forcément aimé davantage, tout en évitant le « recyclage » entre guillemets de la courte échelle. Néanmoins, ceci apporte une bonne dose de variété et un rythme général plus soutenu que sur LT premier du nom. À noter que même si Six est de la partie, il est impossible de jouer à deux joueur(euse)s et c’est bien dommage. Peut-être est-ce un point à étudier pour un éventuel prochain épisode ? En tout cas, on apprécierait grandement cet ajout !
Une très belle direction artistique
Pour le rendu général, l’équipe a réutilisé le même style visuel que sur Little Nightmares. Nous retrouvons ainsi cet aspect grain de film « granuleux », combiné à une très belle direction artistique. Les décors y sont travaillés, les personnages vivants aussi, tout comme les différents détails des objets, à tel point que l’on stresse parfois pour un rien…
Cette ambiance pesante à souhait et cette immersion, nous la devons bien-sûr au travail du jeu de lumière et d’ombres mais aussi forcément par le rendu sonore. Si l’on retrouve des musiques inquiétantes, les bruitages et l’atmosphère ambiante sont vraiment de très bonne qualité.
Testé sur Xbox Series X