No Straight Roads alias NSR a été développé par l’équipe indépendante de Metronomik. Ce studio, basé à Kuala Lumpur (capitale de la Malaisie), a été fondé en décembre 2017 par l’ancien Lead Game Designer de FFXV : Wan Hazmer, et par le Concept Artist de Street Figther V : Daim Dziauddin. Pensant tous les deux que la musicalité est sous-utilisée dans la conception des jeux, ils souhaitent prouver que l’harmonie de la musique et des jeux vidéo est possible, sans pour autant réaliser un jeu de rythme. C’est ainsi qu’est né le concept de No Straight Roads, leur premier jeu sous ce label « Metronomik ». Avec ce titre, ils veulent ainsi montrer leur envie de représenter cet aspect musical dans son entièreté, sa culture, ses histoires, sa créativité,… Une envie qu’ils partageront également dans leurs prochains jeux.
La musique au centre du pouvoir
L’aventure de No Straight Roads prend place dans Vinyl City, une ville entièrement gouvernée par la musique, les mélodies sont d’ailleurs une source d’énergie inépuisable. À la tête de cette ville, on retrouve l’entreprise NSR, qui en échange de leur style musical -l’EDM (Electro Dance Music) au top des charts- convertit cette énergie en électricité afin d’alimenter toute la ville.
Recherchant aujourd’hui des jeunes talents, les « artistes » de NSR réalisent des auditions « Lights Up ». Beaucoup répondent présents mais nous nous intéressons particulièrement au groupe Bunk Bed Junction, un duo avec à sa tête Mayday, une fille ayant du caractère jouant de la guitare, et Zuke, plus zen, un adepte de la batterie. Tous deux aiment le Rock et souhaitent à nouveau le rendre populaire. Sauf que là vient l’entourloupe, ils se font recaler à l’audition sous un faux prétexte « ils sont has-been » d’après Tatiana, la PDG de NSR. Et ce, malgré la quasi-alimentation du Qwasa (l’énergie). Pire, le rock se fait aussi bannir de la ville et l’électricité vient à manquer. C’en est trop pour le duo qui décide de combattre cette « tyrannie » en sabotant l’électro et les concerts des « artistes » !
Même si la trame dispose d’éléments prévisibles, elle se laisse suivre agréablement, d’autant qu’elle comporte de l’humour et quelques références à l’univers Disney et aux divertissements musicaux. La cerise sur le gâteau reste surtout que le titre bénéficie d’une version française intégrale avec des doubleurs(euses) reconnu(e)s, même si malheureusement la synchronisation n’est pas fameuse, dommage !
Une exploration limitée mais avec des améliorations
En mettant la musique en avant, les développeurs ont cherché à réaliser un jeu d’Action approprié et similaire à de grands noms vidéoludiques tels que NieR Automata, Kingdom Hearts ou encore Devil May Cry. De grandes épopées avec de superbes OSTs et des mélodies relativement marquantes.
Dans cette optique, le titre se scinde en deux parties légèrement différentes et complémentaires. D’un côté il y a les combats de boss rythmés par les mélodies, et de l’autre la courte exploration de Vinyl City et les améliorations que l’on peut y faire.
Lorsque l’on évolue à Vinyl City, l’exploration est un tantinet limitée. En effet, la ville est découpée en divers quartiers distincts, chacun ayant sa propre ambiance visuelle liée à son thème musical. Mais pour avoir accès à l’intégralité de la ville, il faut éradiquer le « boss » de chaque zone. Même si la visite de ces quartiers est assez secondaire, et que l’absence de quêtes annexes se fait ressentir, les lieux cachent plusieurs types de collectibles avec des autocollants permettant de renforcer temporairement les instruments des héros lors des batailles mais aussi des piles de qwasas.
Ces dernières (piles de qwasas) servent à alimenter certains appareils électriques défaillants afin de raviver l’électricité. Ce faisant, le duo de Bunk Bed Junction gagne en popularité avec de nouveaux(elles) admirateur(trice)s sur les réseaux. Ces fans sont d’ailleurs un élément essentiel puisqu’ils représentent typiquement l’expérience totale acquise, autant pour le groupe que pour chaque personnage. Eh oui, le soft implémente une mécanique de progression à la sauce RPG lorsque l’on se rend dans le QG (des égouts) de Mayday et Zuke.
Ce quartier général dispose de plusieurs fonctions comme la possibilité de customiser les instruments avec les autocollants comme nous l’indiquions plus haut, de jouer à un jeu d’arcade basé sur le rythme, d’accéder au briefing des missions mais aussi d’aller à la salle de concert clandestine. Cette dernière est -notamment- au cœur des intérêts puisqu’elle renferme un arbre de compétences indépendant pour Zuke et Mayday afin d’acquérir des compétences supplémentaires solo mais aussi pour le duo avec l’activation de la fonction de double saut par exemple.
Des combats de boss qui sortent du lot
Ces facultés sont utiles contre les « artistes » et leur différent style musical, avec une touche d’originalité et une bonne ambiance lors des affrontements. Par contre, contre le menu fretin placé en succession de zones servant de sécurité, c’est plutôt un sentiment de répétitivité qui se fait ressentir, même si le gameplay reste sympathique/classique.
Avec une rapide prise en main, les actions que l’on peut réaliser sont similaires à ce que l’on a vu dans Kingdom Hearts puisque l’on a accès à un saut, une attaque au corps-à-corps, une roulade ainsi qu’une touche d’interaction, cette dernière servant à activer des mécanismes comme des armements. En outre, on peut également utiliser des projectiles et switcher entre les deux personnages. Mayday, l’adepte de la guitare, possède des coups fracassants alors que Zuke se sert des baguettes de sa batterie afin de réaliser des combos moins puissants mais plus rapides permettant également d’esquiver les frappes adverses plus facilement.
Mais pour que ces techniques fonctionnent, il faut bien écouter la musique ainsi que le tempo. Comme l’ont souhaité les développeurs, sans aller dans un jeu de rythme, être en adéquation avec la rythmique permet d’anticiper les esquives et les contre-attaques à réaliser. Ces fights de boss sont clairement un cran au-dessus avec quelques difficultés, même si certains affrontements sont un petit peu plus brouillons.
En ligne droite, la durée de vie est plutôt faible étant donné le peu d’artistes présents mais No Straight Roads cache une belle rejouabilité grâce au scoring ainsi qu’au niveau de difficultés supérieures. Dans ces dernières, le challenge se corse et une meilleure maîtrise de la rythmique musicale devient nécessaire pour effectuer une parade afin de contre-attaquer, certaines autres actions n’étant plus disponibles.
Un casting VF de belle qualité – Et une très bonne OST
Visuellement, NSR dispose d’un univers en corrélation avec les différents thèmes musicaux proposés. C’est coloré avec beaucoup d’effets visuels assez bien rendus dans l’ensemble. Idem concernant le look cartoon du chara-design des personnages et de leur représentation, même si cela pourra diviser. Si la direction artistique reste agréable, il est dommage que les textures soient un poil en dessous. De même, quelques bugs sont présents comme les couettes de Mayday qui ont la gigote.
On termine par un mot sur la bande sonore au cœur du soft, et que dire si ce n’est que chaque thème et univers (électro, rap, rock,…) a bénéficié d’une grande attention avec des moments épiques et pêchus. De plus, Metronomik n’a pas fait les choses à moitié et on peut dire que No Straight Roads contient un casting de poids avec de nombreux(euse)s doubleur(euse)s reconnu(e)s dans l’industrie vidéoludique et le cinéma. Le soft profite d’une version française intégrale -des voix anglaises, espagnoles, japonaises sont également disponibles- avec Donald Reignoux (Sora de Kingdom Hearts, Titeuf, Spiderman), Kelly Marot (Kairi de Kingdom Hearts, Jennifer Lawrence), Céline Monsarrat (Bulma dans Dragon Ball, Julia Roberts) ou encore Françoise Cadol (Lara Croft, et également voix régulière d’Angelina Jolie). En outre, plusieurs personnalités issues du gaming ont également participé comme le journaliste gaming Julien Chièze, le youtubeur Sora ou encore la championne du versus fighting Kayane.
Testé sur PS4 Pro