Lors de notre test du DLC Re-Mind (KHIII) nous évoquions plusieurs hypothèses sur les jeux KH à venir en fonction du déroulement scénaristique et d’une ellipse. Le but premier étant de retrouver l’un des personnages principaux disparu, et en même temps de commencer un nouveau chapitre de la saga. Bien entendu, on ne dévoilera pas l’identité de ce protagoniste pour celles et ceux étant passés à côté de cette information et du contenu de Re-Mind, au risque de spoiler. Cependant, sachez que Kingdom Hearts Melody of Memory n’est pas qu’un simple spin-off puisque comme d’habitude avec la licence, le scénariste et réalisateur Tetsuya Nomura y a également intégré des éléments scénaristiques inédits.
Récapitulatif et un brin de nouveauté
De ce fait, les éléments que l’on découvre ici font partie intégrante de Kingdom Hearts. Malheureusement ces données supplémentaires ne se découvrent qu’à la toute fin de l’aventure de MoM et ne comptent pas plus de vingt-cinq minutes. Dommage, on est resté sur notre faim et l’on se demande pourquoi les développeurs n’ont pas intégré directement ces éléments dans Re-Mind.
Pour les aficionados de la franchise souhaitant tout connaître sur le bout des doigts, cette nouvelle étape est donc obligatoire, tout comme l’était Re-Mind ainsi que les « spin-off » de la franchise.
Mis à part ces informations inédites, Kairi, porteuse de la Keyblade et également narratrice, nous relate l’histoire et les moments vécus au travers de la série, apportant forcément beaucoup de nostalgie aux fans. Par contre si vous êtes novices de KH, préparez-vous à subir une hécatombe de spoils.
Pour les fans de Yoko Shimomura
Basé sur le jeu de rythme, le soft se doit d’avoir des musiques irréprochables et dignes de ce nom. De ce côté-là, malgré des absences notables, nous n’avons absolument pas à nous en faire puisque l’on dénombre plus de 140 morceaux de la talentueuse Yoko Shimomura, puisant dans tous les épisodes KH hors mobiles avec KH1 (Final Mix), KHII (Final Mix), KHCoM (Chain of Memories), KHBBS (Birth By Sleep), KH Re-Coded, KH0.2 A Fragmentary Passage, KH358/2 Days, KH3D (Dream Drop Distance) et KHIII.
Bien entendu, nous avons également des thèmes issus de l’univers Disney, car rappelons-le KH est un mélange entre œuvre originale et rencontre avec les univers de Square (Final Fantasy, TWEWY,…) et Disney/Pixar (La Petite Sirène, Aladdin, entre autres). En complément, Square Enix n’a pas oublié les fans des chansons d’Utada Hikaru présentes également ici, et forcément cela fait plaisir. Par ailleurs Dearly Beloved, thème principal des volets de Kingdom Hearts se la joue plus jazzy pour Melody of Memory, les arrangements étant plutôt sympathiques.
Une bonne jouabilité
Pour transposer toutes les mélodies, Square Enix n’a pas utilisé un axe 2D side-scrolling comme dans les jeux de rythme de la licence Theatrhythm mais a opté pour de la 3D spécifique. Attention toutefois, il ne s’agit pas d’une vue 3D pure mais d’un axe en « profondeur » où trois héros, présélectionnés dans Kingdom Hearts, évoluent sur une partition tout au long de la musique.
Ainsi lors de chaque stage, les trois compères que l’on suit de dos, poursuivent automatiquement leur route jusqu’à la fin du morceau. Le but est donc logiquement d’arriver au « finish » du parcours, autrement dit la fin du morceau en cours tout en utilisant la rythmique pour se débarrasser des multiples ennemis du bestiaire de la série.
Pour cela rien de plus simple, il suffit d’appuyer en rythme au bon moment (quand deux cercles se superposent) sur certaines touches préétablies, l’une étant associée à Sora, la seconde à Dingo et la troisième à Donald pour le trio de base et correspondant à une attaque classique. Il y a aussi une utilisation de la magie, une esquive et la possibilité de sauter puis de planer afin de récupérer des notes.
On est donc dans de bonnes prédispositions pour s’amuser pleinement sur le titre grâce à une base classique des jeux du genre et une prise en main assez rapide. Melody of Memory ne rejette pas non plus ses racines RPG puisque les héros ont une barre de PV lors de chaque morceau. Cette jauge de PV est là pour nous laisser encaisser des coups et ne pas mourir prématurément, car oui il arrive que l’on rate certains enchaînements pour plusieurs raisons, la principale étant un souci de lisibilité à cause de la profondeur. En effet, comme nous suivons les mouvements de nos héros tout au long d’une partition en « 3D », quelques soucis de perspectives/distances surviennent notamment à cause d’ennemis volants ou alors d’une surcharge de « notes » en expert.
Une difficulté modulable et un vrai challenge pour le mode expert
Pour que chaque joueur(euse) puisse profiter du jeu, les développeurs ont instauré trois styles de commandes : Normal (de base), Simplifié correspondant à une simple et unique touche, idéal pour les débutant(e)s le temps de bien appréhender le système, et le style Virtuose apportant plus de fonctionnalités pour les experts et donc davantage de difficulté avec plus d’enchaînements à réaliser.
En parlant justement de difficulté, le titre ne fait pas dans la demi-mesure puisque chaque morceau est pourvu de trois choix allant de débutant à expert, la différence venant du nombre d’enchaînements à réaliser tout au long du parcours. En débutant, il n’y a pas de réelle difficulté et le tout est assez « gentillet », tandis que le mode expert est déjà beaucoup plus intéressant. Non seulement les enchaînements sont largement revus à la hausse avec un axe de difficulté supplémentaire mais en plus on s’en donne à cœur joie dans ce mode, la rythmique étant basée pile poil sur le tempo et le son de la musique. Partant de ce constat, les amateur(trice)s des OSTs de KH les connaissant par cœur, auront plus de facilité que les autres qui y trouveront un challenge plus ardu.
Mais pour adoucir un peu ce challenge en mode expert, Kingdom Hearts Melody of Memory intègre une partie RPG classique à la série d’origine, c’est-à-dire qu’à chaque stage réussi, les protagonistes remportent de l’XP et à force augmentent également leur Level et donc leurs caractéristiques (PV, Force,…). Mais ce n’est pas tout, le fidèle mog, artisan des autres volets, est également présent afin de crafter/forger divers éléments en échange de matériaux récupérables dans les stages eux-mêmes. Cela peut être des potions ou encore des boosts d’XP, et même des objets de collection pour la galerie.
Modes de jeu classique
Venons-en maintenant aux modes de jeux de cet opus. Comme annoncé en amont, nous avons donc le mode histoire nommé « Tour des Mondes » où Kairi nous relate brièvement et rapidement les événements de la série. Pour progresser dans ce mode aventure, il est nécessaire de réussir plusieurs objectifs durant les niveaux tels que vaincre X ennemis, etc… En réussissant, nous obtenons des étoiles libérant des barrières de progression correspondant à un seuil d’étoile requis à atteindre pour avancer. De ce point de vue, le soft est assez permissif sur l’évolution puisqu’il n’est pas obligatoire d’avoir le total des 345 étoiles pour finir cette partie.
Au fil de la progression de ce mode histoire, des variations s’opèrent avec des « combats de boss ». Lors de ces stages spéciaux, on exécute les actions toujours en rythme mais de manière plus classique car la partition se lit plus facilement sans l’axe de profondeur. Bien entendu pour résister à l’assaut du boss, le timing et les enchaînements de combos réussis sont encore plus cruciaux.
En plus de ce mode « Tour des Mondes », vous pouvez découvrir le mode Libre où l’on peut rejouer les chansons que l’on veut afin de farmer certains matériaux pour par exemple forger des objets, choisir son style de commandes et un axe de difficulté. Il est aussi possible d’y réaliser des séquences de « plongée mémorielle » correspondant à des stages sans adversaire mais avec des notes supplémentaires à prendre en compte.
Pour finir, il y a aussi le mode Coopération et le mode Duel. Dans le premier nommé, il est possible de jouer à deux et de s’associer pour vaincre les sans-cœur. Tandis que dans le mode Duel, on affronte un humain ou l’IA avec pour objectif de mettre à mal son adversaire, tout en atteignant le meilleur score possible.
Dernier point, la galerie, véritable petite mine d’or, apporte son lot d’atouts (résistance accrue, etc…) au fil du pourcentage de complétion. Et pour le compléter à 100% cela prend beaucoup mais alors beaucoup plus de temps que la trame principale pouvant se boucler en huit/neuf petites heures sans faire les à-côtés.
En terrain connu
Visuellement, ne vous attendez pas à la même envergure que KHIII, ici nous avons des modélisations « HD » et un moteur graphique issus des précédentes compilations (KH1.5/KH2.5) pour ne citer qu’eux. Le tout étant agrémenté de diverses scènes de jeu du même ordre, ainsi que des cinématiques déjà vues là encore dans les précédentes productions. Seule nouveauté, des « sprites » 2D façon Theatrhythm lors des chargements. En outre, les divers éléments de collection de la galerie comme les artworks sont, comme dans les précédents opus, toujours aussi beaux à regarder.
Testé sur PS4 Pro