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Far Cry 5 : God and guns
Le Montana en toute Trumpitude...

NOTE DE MaXoE
7
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5
Far Cry est de retour pour un cinquième épisode et personne n'en sera surpris tant cette licence fait partie des fleurons développés par Ubisoft aux côtés des Assassin's Creed. La recette est désormais parfaitement huilée : un monde semi-ouvert architecturé autour de la fameuse logique du "bac à sable", un niveau graphique au-dessus de la moyenne, une foultitude de missions principales et secondaires, et bien évidemment du gunfight à profusion. Si le gameplay de la série ne s'est jamais franchement renouvelé, les Far Cry ont en revanche toujours su s'appuyer sur des backgrounds et des environnements géographiques toujours dépaysants. De l'Afrique centrale en passant par les contreforts de l'Himalaya dans le quatrième opus, les développeurs se sont toujours attachés à nous faire voir du pays pour des trips qui n'ont jamais rien eu de touristiques. Cette fois c'est au cœur du Montana que vous serez amené à faire preuve de vos talents de pacificateur. Un Montana sauvage, en marge d'une Amérique orgueilleuse et florissante. Et vous ne devrez pas vous contenter du chasser du castor !

In God we trust

Rarement un Far Cry n’aura été autant précédé de polémiques et d’interrogations. En effet, outre un gameplay aux qualités indéniables, la saga a toujours su proposer un bon gros méchant de service aussi charismatique que timbré. A ce titre, de nombreux gamers gardent sans aucun doute un souvenir vivace du très schizophrénique Vaas dans le troisième épisode. Mais dans tous les cas, ces bad boys semblaient particulièrement éloignés de notre univers quotidien, ne serait-ce que parce qu’ils donnaient libre cours à leur folie à l’autre bout du globe, dans des zones hostiles et inaccessibles. Mais la grande innovation de Far Cry 5 réside justement dans le choix de situer son action au cœur de l’Amérique profonde, dans un petit coin fictif du Montana baptisé Hope County. C’est dans ce cadre au final assez anodin et peu exotique qu’un dingo illuminé prénommé Joseph Seed et répondant au très modeste sobriquet de « Père » a décidé de soumettre à sa volonté toute une région et sa population, se pensant investi d’une mission messianique. Particulièrement violent et persuasif, Joseph Seed a su embringuer dans son délire millénariste toute une armée qui voit en lui un véritable prophète chargé de ramener l’ordre sur un monde corrompu.

En jeune recrue des services du Sheriff et après une tentative avortée de capturer Joseph Seed, vous voilà positionné comme le dernier rempart aux sombres agissements de ce qu’il convient d’appeler un véritable gourou vaguement mégalomane. Dès l’annonce de ce cinquième épisode (nous n’oublierons pas au passage le très réussi Far Cry Primal que nous avions testé il y a 2 ans sur PC), les observateurs se demandèrent jusqu’où Ubisoft serait capable d’aller dans l’évocation de ce Deep America fleurant bon le trumpisme et le créationnisme. Clairement politiquement incorrect ou édulcoré afin de ne pas faire exploser le PEGI ? Et bien l’éditeur a finalement choisi de ne pas choisir, le jeu évoluant dans une sorte d’entre-deux. En effet, hormis une petite charge contre les dérives sectaires que peut générer la société américaine, il n’y a rien de bien sulfureux ou d’audacieux dans la peinture de cette frange rurale et traditionnelle des Etats-Unis. D’un autre côté, il faut reconnaître que le background est bien sympathique et ne présente pas cette partie de l’Amérique sous un jour des plus séduisants. On se retrouve donc au milieu d’une bande de rednecks à casquettes probablement adhérents à la NRA et carburant davantage au Jack Daniels frelaté qu’à la Cristalline. On sombre souvent dans le stéréotype un peu lourdingue mais bon sang que c’est jouissif ! Ah, ces petites bourgades où les tracteurs rivalisent avec les Camaros customisées, ces Main Street alignant sans vergogne des bars pouilleux qui arborent fièrement les têtes d’élans empaillés ou la trogne du vainqueur du concours de pêche local. Quelques PNJ ne dépareillent pas avec ce cadre enchanteur et s’avèrent particulièrement savoureux. Une mention spéciale pour le Sheriff du Comté avec ses bacchantes, sa coupe mulet et ses Ray Ban « aviateur » fumées…  Le tout étant servi par une VF de très bonne facture. On s’y croirait !

Dans les forêts du Montana, personne ne vous entend shooter.

Mais il est grand temps d’en venir au gameplay… Alors qui des nouveautés ? Et bien pour être franc, il ne faut pas s’attendre à une révolution mais plus à de très légères évolutions. Un Far Cry reste un Far Cry et semble mu par une logique immuable. On retrouvera donc tout ce qui a fait le succès de la franchise à commencer par un terrain d’exploration très vaste et divisé en plusieurs zones distinctes. En l’occurrence, chacune d’entre elles, montagneuses ou agricoles, est contrôlée par l’un des membres de la famille de Joseph Seed qui s’est vu chargé d’une mission spécifique : propagande religieuse pour le séduisant John, organisation du narco-commerce pour la vénéneuse Faith ou encore formation paramilitaire pour Jacob, la  brutasse de service. On se retrouve donc face à un système calqué sur le récent Ghost Recon Wildland dont vous pouvez lire notre test ici. En gros, il vous faudra démanteler le culte millénariste du « Père » en le fragilisant peu à peu, c’est-à-dire en éliminant un à un ses différents lieutenants.

Mais pour cela, il faudra tout d’abord reconquérir du terrain en détruisant les infrastructures comme les Sanctuaires ou bien les éternels avants-postes. Vous pouvez être assisté dans vos assauts par des mercenaires recrutés parmi la population locale désireuse de s’extirper des griffes de Joseph Seed. Il vous sera d’ailleurs possible d’upgrader ces alliés en  dépensant des points accumulés durant vos expéditions punitives. Leur comportement au combat est plutôt bien géré par l’IA, ceux-ci vous apportant une aide conséquente et ne se contentant pas d’une fonction purement décorative. Ces adeptes de la gâchette seront également particulièrement utiles pour vous ranimer dans le cas où vous seriez gravement touché et à l’article de la mort. On ne sera pas aussi élogieux sur l’IA des ennemis toujours aussi basique. Ces décérébrés à la plastique aussi clonée que l’est leur comportement ont une fâcheuse tendance au suicide et aiment à s’offrir pour cible à votre fusil d’assaut. Autant dire que vos capacités d’infiltration ne seront guère mises à contribution et ce n’est pas le déclenchement d’une alarme et l’arrivée de renforts qui suffiront à vous rendre un poil plus prudent.

Into the wild

Mais Far Cry 5 n’est pas un simple FPS. Au-delà d’une trame principale qui vous entraîne dans une équipée aussi légitime que sanglante, de multiples petites activités plus pacifistes vous attendent dans Hope County et surtout dans une nature sauvage, véritable invitation au trekking et à l’exploration. Notez bien à ce sujet que Far Cry 5 a décidé de vous supprimer la mini map et vous invite à faire quelques efforts d’orientation à l’aide de votre boussole. Une manière de vous rendre davantage autonome et de rendre l’expérience un peu plus immersive. Mais ne nous mentons pas, il sera tout de même bien difficile de se perdre et l’option de conduite automatique dès que vous empruntez un véhicule vient tempérer ce constat initial. Pour le coup, Far Cry 5 ne va pas au bout de sa logique et aurait probablement du supprimer toute assistance.  Mais que peut-on bien faire au beau milieu de nulle part ? Par exemple, vous aimez la chasse ? Cela tombe bien car les forêts du Montana s’apparentent à un véritable zoo à ciel ouvert regroupant des espèces aussi dangereuses que l’ours brun et le cougar.

Pour pouvoir les abattre et récupérer leur peau que vous pourrez revendre afin d’augmenter votre pécule, il sera utile de constituer des appâts et de vous embusquer dans les parages. Si cela vous fait penser à Far Cry Primal, c’est tout à fait normal. De toute évidence, Far Cry 5 effectue une sorte de synthèse de la saga pour un recyclage somme toute assez réussi. Pour ceux qui privilégieraient une activité plus contemplative et surtout moins dangereuse, une bonne partie de pêche dans un cadre enchanteur peut s’avérer toute aussi lucrative. Far Cry 5 propose au final une expérience ludique assez diversifiée d’autant qu’il faut rajouter à cela la conduite de nombreux véhicules dont l’avion et l’hélico qui permettent de capturer quelques panoramas vraiment magnifiques. De fait, le niveau de réalisation graphique est plus qu’honorable même si ceci est parfois au détriment du framerate sans que cela soit véritablement gênant. Enfin pour clore ce copieux menu, Far Cry 5 vous propose de prolonger votre plaisir grâce à un mode Arcade assez fun et à un éditeur de niveaux plutôt intuitif.

Testé sur PS4.

NOTE MaXoE
7
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5

Far Cry 5 était censé proposer une petite révolution et sortir de sa zone de confort. En vérité, il n'en est rien. On se lance dans cet opus comme on enfile une bonne paire de charentaises avec la certitude de passer un très bon moment sans être véritablement bousculé dans ses habitudes. Certes, le Montana de Hope County offre un terrain de jeu quelque peu différent de ce à quoi la franchise nous avait habitué. Mais en dehors de cela, Far Cry 5 reste assez convenu dans sa conception. Convenu mais efficace. Ce n'est déjà pas si mal...
ON A AIMÉ !
- Un background bien peaufiné et assez rafraichissant.
- Des dialogues parfois décapants.
- Un niveau graphique très respectable.
- Une durée de vie très conséquente.
- Au final assez fun.
ON A MOINS AIMÉ...
- Peu de renouveau dans le gameplay.
- Des ennemis un peu clonés.
- Une IA aux fraises.
- Pas si subversif que cela...
Far Cry 5 : God and guns
Far Cry 5
Editeur : Ubisoft
Développeur : Ubisoft Montréal - Ubisoft Toronto
Genre : FPS
Support(s) : PC, PS4, Xbox One
Nombre de Joueur(s) : solo-Multi
Sortie France : 27/03/2018

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