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MaXoE Festival 2023 : La Sélection Comics / Manga

Voici la Sélection Bande-dessinées du MaXoE Festival avec de très beaux albums dans les catégories Mangas et Comics !

Ci-dessous la présentation détaillée des ouvrages sélectionnés avec notre chronique.

Manga

CHEAT SKILL LEVEL UP T1

Tenjo Yuta est une victime. Une situation classique, celle du harcèlement scolaire. Il est entouré d’une bande de crétins qui lui reprochent d’être petit et plutôt gros. Pour ajouter à tout cela, Tenjo est seul depuis le décès de son grand-père. Ce dernier lui a légué sa maison et il lui a aussi enseigné les règles d’aide et de bravoure, ces mêmes règles qui le poussent à intervenir un soir alors qu’une jeune fille se fait agresser. Les agresseurs s’en prennent du coup à lui. En rentrant chez son grand-père, il laisse éclater sa colère ce qui a pour effet, par le plus grand des hasards, d’ouvrir un passage vers une pièce secrète. A peine passé une porte bien étrange, une voix off lui attribue des trophées comme ceux d’un jeu vidéo. On lui donne même des attributs dignes d’un RPG. C’est ainsi un monde fantastique qui s’ouvre à lui. 
L’idée est rigolote. Ce principe de pouvoir passer dans un monde magique pour y retrouver un peu de confiance et de dignité est assez original. Ce qui l’est encore plus, c’est le fait que ce monde magique a des effets aussi dans le monde réel. Du coup on suit cette histoire avec un certain plaisir. Cela dit, le principe ne va pas encore assez loin à mon goût et le scénario manque un peu de complexité. Mais c’est probablement la mise en place de l’histoire qui veut cela. C’est donc un manga sans prétention dont on attend le tome 2. Lien vers notre article

 

RASPOUTINE LE PATRIOTE T2

Yûki, que l’on appelle le Raspoutine du Ministère des Affaires Etrangères, est un diplomate japonais mis en cause pour soupçons d’abus de confiance et de fraude. On le retrouve alors qu’il vient d’être inculpé pour la seconde fois. Oui, on prend le train en route, je n’ai pas lu le premier tome mais cela ne pose pas de soucis, on réussit très vite à comprendre les tenants et les aboutissants de l’histoire. Notre inculpé vient d’être arrêté et on le fait patienter dans une cellule du sous-sol du tribunal. On finit par venir le chercher pour qu’il rencontre le procureur qui va s’occuper de lui. Les premiers contacts sont clairement doux-amers, la méfiance est de mise entre les deux hommes et il ne faut pas attendre longtemps pour que le calme de façade se transforme en colère vive car Yûki a décidé de ne pas se laisser faire et il attaque frontalement. Le duel commence…

Les japonais m’ont toujours impressionné par leur faculté à rendre une histoire passionnante alors même que l’histoire de base pourrait paraître assez classique. Ils sont ainsi capables de rendre spectaculaire n’importe quel contexte de la vie. Dans notre cas, l’échange qui se tient entre Yûki et le procureur pourrait manquer de sel si cela était mal orchestré mais ici, on suit cela avec passion, les auteurs arrivent à rendre chaque échange palpitant. Et puis, au-delà de la défense de Yûki, il y a une description du monde diplomatique japonais qui est très intéressant. On découvre une description très acide d’ailleurs du fonctionnement des services de l’Etat. Le dessin est clair et précis ce qui rend la lecture très agréable. C’est donc une réussite, je ne pensais pas me passionner autant pour une opposition procureur-inculpé, c’est le tour de force des auteurs de cette série. Lien vers notre article

 

DEMON SLAYER T23

C’est la fin. Oui, voici le dernier opus de Demon Slayer. Cela valait bien tout de même une mise en avant, non ? Alors pour ceux qui ne sont pas familiers avec la série, campons le décor. Nous sommes au Japon, début du 20ème siècle. Les démons sont monnaie courante et ils ont tendance à massacrer les honnêtes gens, oui c’est comme ça. Nous voilà donc à la fin de la série et nos héros, Tanjirō Kamado en tête, affrontent Muzan, le roi des forces démoniaques. Celui-ci a été affaibli par un poison, l’obligeant à faire des pauses entre ses attaques mais nos héros sont aussi fatigués et bien que leurs attaques soient plus efficaces maintenant, elles peuvent manquer de punch. C’est une course contre la montre qui s’engage car Muzan essaie de fuir et nos combattants veulent le retenir jusqu’au lever du soleil qui peut s’avérer fatal pour lui. 

Je ne suis pas un grand connaisseur de la série mais cet opus se lit malgré cela avec un grand plaisir. L’action va bon train, il faut dire que c’est un affrontement final comme savent le concocter nos amis japonais. Bon parfois c’est un peu brouillon dans les scènes mais c’est quelque fois le cas avec les mangas. En tout cas on s’accroche aux pages et on apprécie aussi la deuxième partie de l’ouvrage qui revient sur un récit plus calme, plus apaisé. Il y a ainsi un rythme global plutôt bien maîtrisé entre suspense, combats et dénouement. Une fin digne de la série ! Lien vers notre article

 

BIOMEGA DELUXE T1

Biomega n’est pas une nouveauté mais il est, aujourd’hui, réédité en version deluxe. L’ouvrage fait 438 pages tout de même et il arbore des dimensions plus conséquentes que celles habituellement constatées pour les mangas. Ainsi, avec ses 180 x 256 mm, on a plutôt affaire à un format comics. Mais revenons sur le propos. L’Humanité a colonisé la planète Mars il y a 700 ans de cela. La colonie a disparu en raison, semble-t-il, d’un virus appelé le N5S. En 3005, une mission de recherche est envoyée sur la planète rouge, sur place, les astronautes découvrent une jeune femme. Six mois plus tard, nous suivons la moto de Zoichi Kanoe, embauché par la TOA, une entreprise qui travaille à sauver les humains de ce virus. Il se rend sur l’île artificielle 9JO qui semble totalement infectée. Il faut dire que 28 heures avant, la fameuse mission est revenue de Mars mais ce retour tourne mal et le corps d’un astronaute, qui est un nid à virus, flotte dans l’atmosphère et répand son poison sur toute la planète. Il semblerait que la DRF, sorte de service sanitaire mondial, soit derrière tout cela. 

C’est un manga qui vaut plus que le détour. Tsutomu Nihei nous livre une vision extrêmement sombre de notre futur. La planète est en proie à un virus, certes, mais elle est surtout victime du désir de manipulation de certains. On assiste ainsi à combat déséquilibré entre Zoichi Kanoe et les infectés, et ceux qui les dirigent. C’est assez violent, on peut le dire mais c’est aussi terriblement bien mené. On suit cette histoire avec délectation et on frissonne à l’idée qu’un tel futur puisse se réaliser. Il y a bien sûr une belle thématique sur les desseins fous de ces soit-disants visionnaires qui veulent un autre monde. Le dessin est tout simplement exceptionnel. C’est d’autant plus agréable avec ce format XL pour un manga. Le trait est parfait, sombre et inspiré, précis et animé d’une véritable volonté artistique. Bref, un must-have. Lien vers notre article

 

LÉVIATHAN T2

Le Leviathan est un vaisseau spatial gigantesque à la dérive. Nous vous en avons parlé ici. Des pilleurs d’épaves y pénètrent et ils tombent sur le journal  intime d’un collégien appelé Kazuma. Dans ce tome, on retrouve nos collégiens livrés à eux-mêmes après les avaries du vaisseau. Et les choses ont basculé dans l’extrême puisqu’ils n’hésitent pas à s’entre-tuer pour pouvoir accéder à la seule capsule de sauvetage du vaisseau. Plus personne ne peut faire confiance à personne. Les groupes s’organisent, basés sur des stratégies individuelles et dans ce petit jeu, il y a toujours les loups et les moutons. Une zone du vaisseau devient vite cruciale : la cambuse …

La série continue de plus belle. Le premier tome nous posait les choses délicatement, histoire de ne pas trop nous brusquer mais là c’est un carnage. La violence est omniprésente, non pas que je sois un fan de celle-ci mais dans notre cas, elle est utilisée pour mieux mettre en avant les bassesses des êtres humains dès qu’ils sont en danger. Du coup cette lecture est angoissante par les actes meurtriers constants mais aussi par l’horreur qui nous saisit quand on découvre à quel point certains cerveaux sont retors. Vous l’avez compris, ce manga m’a bousculé et j’aime plutôt ça. Le dessin gagne en maturité par rapport au premier opus. C’est donc du tout bon. Lien vers notre article

 

ABARA DELUXE

C’est la deuxième fois qu’on vous propose un ouvrage de Tsutomu Nihei. Rappelez-vous, nous vous avons proposé une chronique sur Biomega, tome 1. Cela commence par une ville sombre, aux ruelles tentaculaires. Un homme entre dans un bâtiment hébergeant un cabinet médical, il y a déjà une file d’attente incroyable mais l’homme se dirige directement vers la personne à l’accueil. Il n’a pas pris rendez-vous ce qui ne l’empêche pas d’insister en présentant sa main qui vibre de manière incontrôlée sous les yeux médusés de la secrétaire médicale. Mieux encore, l’homme finit par se transformer en une espèce de métamorphe organique qui tue tout le monde sur place. Sans transition, on nous emmène au sein d’une usine. Une jeune femme appartenant au bureau de surveillance, veut parler à Denji Kudo. Celui-ci ne semble pas ravi de la voir et pour cause : elle lui demande d’intervenir pour arrêter la créature responsable du massacre au cabinet médical. Denji semble avoir un passé trouble …

J’aime décidément le style de Tsutomu Nihei. C’est sombre à souhait et il a une imagination débordante. Il nous dépeint, encore une fois, une société malade, malade de ses luttes de pouvoir, malade de son passé. Et puis il sait entretenir le mystère avec ces fameux mausolées dont on ne sait rien jusqu’à la fin de l’ouvrage. Je peux lui reprocher parfois un propos compliqué à suivre et c’est le cas aussi de certains dessins qui parfois nous perdent. Cela n’enlève rien à la beauté des planches proposées ici, le trait est magnifique, notamment sur les visages. Encore une fois, il fait donc mouche avec un récit pas très gai mais qui prend aux tripes. En cela il me fait penser à Akira. Si vous êtes passés à côté avant, il est temps de vous rattraper sur cette ré-édition. Lien vers notre article

 

 

Bibliomania

Une revisite détonante d’Alice au pays des merveilles dans laquelle nous percevons toute l’influence de Hans Ruedi Giger, de Junji Itô, de Piranèse ou encore, en littérature, de Jan Weiss (La Maison aux mille étages). Plastiquement superbe, Bibliomania révèle sa subtilité et sa force dans une dernière partie éclairante. Un ouvrage proposé dans un écrin somptueux d’où émerge une couverture qui dévoile un subtil embossage. Une invitation à domestiquer nos peurs.

 

Comics

 

RORSCHACH

Rorschach est sur une sorte de passerelle, il crie ‘Laura’ et finit au sol, abattu par une salve de plusieurs balles, dont une en pleine tête. Cela se passe au cours d’un meeting politique, celui du candidat Turley à l’élection présidentielle. Le service de sécurité abat donc cette personne qui porte le costume de Rorschach. Mais il avait aussi une complice, abattue elle aussi. On l’appelait Kid et elle portait un costume de cowboy. L’inspecteur Refford est chargé de l’enquête par l’équipe de campagne de Turley. Alors que l’on pouvait penser à une simple affaire d’illuminés, l’affaire se révèle bien plus complexe avec, en toile de fond, un complot pervers. 

Vous pensiez retrouver les Watchmen ? Ce n’est pas tout à fait le cas. Tom King fait référence à ceux-ci, mais ils sont plutôt une toile de fond pour le polar qui nous est livré ici. On plonge dans une certaine Amérique. Il y a des complots, il y a aussi des croyances mystiques et, surtout, des destins brisés, des êtres meurtris par la vie. C’est le cas de William Myerson, notamment. Ce dessinateur, créateur d’un célèbre pirate, n’a jamais pu avoir une vie vraiment normale. Il se retrouve alors entrainé dans un engrenage incroyable, duquel on ne peut s’extraire. Il inspire ainsi, à la fois, la peine et la résignation. C’est comme cela avec tous les personnages, Tom King creuse leur vie, nous dévoile leur intimité sans vergogne aucune, pour notre plus grand plaisir. J’ai beaucoup aimé aussi les rouages de l’enquête, complexe à souhait, surprenant et agaçante. Si vous aimez les polars, vous devez acheter ce comics. Lien vers notre chronique. 

 

THE PLOT HOLES

Une femme mûre est en train de se faire enlever par une soucoupe volante. Vous voyez la scène : elle flotte dans un faisceau de lumière jusqu’à ce que celui-ci la fasse arriver dans la soucoupe. Arrivée sur place, elle n’est pas déstabilisée, tout au contraire, elle nargue les petits extra-terrestres avant de leur tirer dessus. Elle est rejointe par une équipe improbable constituée de plusieurs héros tirés d’univers très différents : Manga, BD pour enfant, BD d’aventure et de SF. La bataille fait rage et Surge, un des membres de l’équipe, est grièvement blessé. L’équipe rejoint leur QG, une sorte de Hub qui leur permet d’entrer dans des BD pour sauver ceux qui s’y trouvent. Drôle de pitch de départ non ? 

Décidément j’adore le travail de Sean Murphy. Il nous a livré les excellents Batman White Knight et Batman Curse Of The White Knight. Il y a eu aussi le très bon Tokyo Ghost Intégrale. Que cela soit au dessin ou au scénario, l’artiste fait souffler un vent de fraicheur sur le monde des comics. Il le prouve encore une fois ici. L’histoire est originale et c’est une sorte d’hommage au monde de la BD. C’est un grand plaisir que de parcourir ces planches qui ne manquent pas de rebondissements et de surprises. Sean Murphy est passionné de BD et il le communique à merveille. On suit ainsi sa troupe de sauveurs de récits avec un oeil amusé et complice car oui ces personnages sont très attachants. Et le trait est toujours aussi habile, on retrouve bien la patte de l’artiste. Encore un coup réussi signé Sean Murphy. Lien vers notre chronique.

 

JESSICA JONES : ALIAS, ORIGINES SECRÈTES

Cette semaine, on vous propose un comics à petit prix. Il s’agit d’un album de la série Marvel Super-héroïnes, premier tome de cette collection. Concernant cet album, l’idée c’est de revenir sur les origines de Jessica Jones. Une jeune femme que vous connaissez peut-être au travers de la série télé. On commence par les débuts de la jeune femme. Elle est à l’arrière de la voiture familiale quand celle-ci percute un camion de l’armée transportant des produits top secrets. Elle se réveille à l’hôpital, orpheline. A partir de là, elle découvre que l’accident lui a conféré des pouvoirs incroyables, une force démesurée et la capacité de voler. Aujourd’hui, elle est détective, elle boit un peu trop et vit plutôt seule. Un jour, elle reçoit un coup de fil d’un collectif de familles qui cherchent des renseignements sur un criminel notoire : Killgrave. Le problème c’est qu’il y a un passif lourd entre Jessica et le vilain. 

On nous sert ici des publications parues entre 2003 et 2004. On y retrouve les Avengers mais la BD est très loin des canons du genre super-héros. Il est question d’entrer dans l’intimité de Jessica Jones. Le traumatisme qu’elle a subi sous l’emprise de Killgrave glace le sang. Les auteurs arrivent à décrire cette histoire avec un humanisme délicat. On dévore ces pages avec avidité car cette histoire raconte finalement les traumatismes que nous tous pouvons vivre. Dans ce contexte, Killgrave est un méchant idéal que l’on aime détester et qui fait frissonner. J’ai adoré ce comics, cette exploration de l’humain et cette introspection dans le mental de Jessica sont passionnantes pour qui aime les histoires centrées sur l’Humain. A 6,99 euros, cela ne vaut pas le coup de se priver. Lien vers notre chronique.

 

ISSUNBOSHI, LE PETIT SAMOURAÏ

Cela débute par une légende. Au commencement du monde, il n’y avait rien que le ciel, des nuages et la mer. Les dieux avaient une lance leur permettant de remuer les océans, elle s’appelait Ame No Nuhoko. Mais alors qu’ils relevaient leur lance, une goutte tomba de celle-ci et créa la première île et d’autres îles suivirent et composèrent alors le Japon. Les dieux se rendirent compte que la lance était un outil trop puissant pour ne pas être dangereux. Ils la  séparèrent en 4 morceaux, le manche qui devint un arbre, la garde une fleur, la lame une pierre. Il restait l’esprit qui demeurait dans les cieux jusqu’à ce qu’il aperçoive un couple qui désirait tant avoir un enfant. L’esprit se réincarna alors en un bébé qui apparut comme par magie sous leurs yeux ébahis. Ah oui j’oubliais un détail, le bébé n’était pas plus grand qu’un pouce. Parallèlement un Oni, une créature magique, trouva le manche, la garde et la lame. Il part à la poursuite de notre héros car s’il réunit tous les éléments de la lance, il pourra dominer le monde. 

Quelle jolie BD. A tous points de vue. Attardons-nous d’abord sur le dessin, c’est d’une élégance rare, en noir et blanc mais avec une multitude de nuances. Je me suis arrêté longuement plusieurs fois lors de la lecture, simplement pour admirer le travail de l’artiste. Et puis non seulement c’est beau mais ce trait dégage naturellement une forme de poésie. C’est le cas aussi du propos. Voilà une histoire qui pourrait ressembler à celle de David contre Goliath. On suit ainsi le voyage initiatique d’Issunboshi qui, malgré sa taille, ne manque pas de courage. Ce héros est en plus terriblement sympathique, il est intelligent, drôle, parfait en tous points. Ben oui ça fait du bien aussi d’avoir des héros non torturés, juste des héros quoi ! Le tout est baigné dans une ambiance folklorique japonaise absolument délicieuse. La BD procure un plaisir rare, on parcourt ces pages avec avidité et on retrouve un peu de notre enfance avec ce récit simple et profond à la fois. On y parle simplement du bien et du mal, et du fait qu’il ne faut jamais céder le terrain aux forces obscures. Lien vers notre chronique.

 

KILLADELPHIA LIVRE I

Philadelphie. Le lieutenant Sangster observe un mur de photos sous l’éclairage blafard du poste de police. Il s’agit de nombreuses personnes qui ont disparu depuis peu. Son chef semble jeter l’éponge mais Sangster s’acharne sur ces affaires. Il reçoit alors un coup de fil d’un indic, celui-ci lui parle d’un certain Seesaw qu’il aurait retrouvé dans le quartier appelé Hell Hall. Sangster se rend sur place et pénètre, non sans hésitation, dans les sous-sols d’un immeuble. Il y est accueilli par une foule hostile. Le lendemain matin, on ne retrouve que sa dépouille inerte. Sa seule famille se résume à son fils avec qui il avait perdu le contact des années auparavant. Les deux entretenaient une relation plus que tumultueuse mais le fiston fait le voyage vers Philadelphie, par obligation.

J’ai été agréablement surpris par cette BD. Il faut dire qu’au départ, je pensais tomber sur une énième histoire de vampires  (oui ok, je vous l’ai révélé qu’il s’agit de vampires mais en même temps, quand on regarde la couverture, il n’y a pas de doute), sans saveur ni odeur. Mais voilà, les auteurs ont réussi à changer la donne en donnant à cette communauté de vampires une histoire véritable, un but et même des dissensions internes. Il y a aussi cette belle histoire entre un père et son fils, à leur manière ils nous expliquent que le pardon est le plus important. Le rythme est soutenu mais cela ne nous empêche pas de creuser chacun des personnages. Côté graphique, c’est une petite perle, on se croirait devant des aquarelles et les couleurs choisies sont juste parfaites. Lien vers notre chronique.

 

THE NICE HOUSE ON THE LAKE T1

« Tu l’imagines comment la fin du monde ?« . C’est avec cette question que commence cette BD. Enfin, pas tout à fait. Une femme se présente à nous, elle pose une bande sur son oeil et donne vraiment l’impression de participer à une guerre. Elle nous parle d’une soirée à Brooklyn, elle a fait la rencontre de Walter qui lui a posé cette question brutale. Ils devisent ainsi toute la soirée sur leur vision de cet événement. Elle nous explique aussi qu’ils ont continué à échanger de temps à autre par texto avant qu’elle ne reçoive une invitation de sa part, par mail, à venir passer une semaine dans une magnifique maison dans le Wisconsin. Elle décide d’y aller et trouve sur place, nombre de camarades de Walter. Tout semble être le plus normal du monde jusqu’au moment où Walter leur dit qu’il ne vient pas de la Terre …

J’ai beaucoup aimé cette BD qui nous livre un huis clos des plus passionnant. La narration se fait de manière très dynamique, elle alterne le récit du moment avec des flashbacks axés sur les différents personnages de l’histoire. Tout cela est fait de main de maître par James Tynion IV. On apprend à connaître chacun des protagonistes, à explorer leur caractère. Il y a aussi le mystère de Walter, quel est son dessein, d’où vient-il ? Cela nous met en haleine de bout en bout. Cela s’appuie sur le dessin d’Alvaro Martinez Bueno, particulièrement soigné et inspiré. On est loin d’une démarche artistique convenue, le trait peut même déstabiliser parfois, pour notre plus grand plaisir. En bref, un ouvrage qui donne envie de lire le tome 2 au plus vite ! Lien vers notre chronique.

 

SUPERGIRL WOMAN OF TOMORROW

Une voix off nous raconte l’histoire d’un père assassiné par un agent du roi. Cet agent s’appelle Krem et c’est Ruthye la fille du défunt qui nous conte ce récit. Elle souhaite venger son père, bien entendu, mais ne sait comment faire. Elle décide tout de même de partir dans le village voisin et de chercher un quelconque mercenaire qui pourrait occire Krem à sa place. Dans une taverne, elle s’adresse à un guerrier qui semble vaillant mais celui-ci veut abuser de la belle et il lui dérobe son épée. Il n’a pas le temps d’aller bien loin car, dans cette même taverne, il y a Supergirl qui est venue fêter ses 21 ans dans ce coin perdu. Pourquoi ici ? Car c’est une planète à soleil rouge, ce qui lui permet de perdre temporairement ses pouvoirs et donc de prendre une bonne cuite ! Ne pas avoir ses pouvoirs ne l’empêche pas de rosser le vilain mais cela a un revers : la jeune Ruthye ne la lâche plus, elle veut que Supergirl s’occupe de Krem. Elle refuse d’emblée mais les événements vont l’obliger à suivre la piste du méchant dans toute la galaxie. 

Voilà un comics proprement incroyable. Je n’ai pas réussi à m’extraire de cette lecture avant la fin de l’ouvrage. Ce qui marque tout de suite, c’est la qualité de l’écriture : les pensées, les dialogues sont dans un français élaboré, souvent à la limite du poétique. Il y a aussi le scénario, certes c’est l’histoire d’une simple vengeance mais cela va beaucoup plus loin, on nous décrit ici un voyage initiatique pendant lequel deux personnes vont beaucoup apprendre l’une de l’autre. C’est aussi un hommage à Supergirl, on sent que Tom King apprécie beaucoup ce personnage qu’il met sur un pied d’estale. Et puis il y a ces dessins, magnifiquement crayonnés mettant en valeur tous les mouvements et toutes les expressions. Tout cela mis bout à bout, cela donne un joli bijou de comics. On y parle d’humilité, d’oppression, de responsabilité, autant de thème qui nous font grandir. Merci M. King ! Lien vers notre chronique.

 

SUICIDE SQUAD GET JOKER !

Cela commence par des souvenirs. Ceux de Jason Todd. Vous savez, c’est le deuxième Robin, celui qui a été tué par le Joker et qui est revenu d’entre les morts. Il est désormais en prison et la vie n’est pas facile pour lui car ses camarades d’infortune n’oublient pas sa collaboration avec Batman. Mais il s’en sort, après tout c’est Jason Todd, alias Red Hood. Un beau jour, il reçoit la visite d’Amanda Waller. Vous la connaissez aussi, elle est la patronne de la Force Spéciale X, alias la Suicide Squad. Elle propose à Jason une remise de peine s’il accepte de diriger une nouvelle équipe de bandits dans l’unique but de tuer le Joker. Il sera entouré de quelques méta aux pouvoirs divers, et il en aura besoin car, comme vous le savez, le Joker n’est pas une cible facile. 

Construite comme un polar à la Ed Brubaker, j’ai adoré cette BD. Ici, il n’est pas tellement question de pouvoirs et de castagne. Non, on nous sert plutôt un voyage au pays de la noirceur. On y retrouve un Joker plus effrayant que jamais, sa folie donne la chair de poule. C’est très intéressant aussi de voir ce Jason qui ne sait pas trop où est la limite à ne pas franchir. Et puis il y a cette mort qui plane en permanence au-dessus de chaque personnage. C’est assez hypnotisant. Le dessin en rajoute une couche, sombre à souhait, crayonné comme il se doit, parfait pour ce genre de récit. Lien vers notre chronique.

 

BATMAN CATWOMAN

Le passé. Catwoman joue au chat et à la (chauve-)souris avec notre Batman. Elle s’amuse à le faire enrager, elle le taquine, elle cherche à l’attirer ! Et vous le savez bien : ça marche. Nos compères entretiennent alors une relation fougueuse et assez tumultueuse. Mais ça tient bon, jusqu’au présent. Ce présent avec deux amoureux qui sont entrés dans l’hiver de leur existence. Cet âge qui expose aux maladies et justement, les médecins leur annoncent une bien mauvaise nouvelle : Bruce est condamné, la maladie va l’emporter rapidement. Et quand notre chauve-souris fait ses adieux au monde, Selina décide de régler quelques vieux comptes. Elle se retenait jusque-là grâce à Batman mais maintenant elle laisse aller ses envies de vengeance. Elle va donc à la rencontre d’une vieille connaissance…

Cet album est une perle qu’il faut vous procurer. Pas d’arc narratif aux milles héros ici, non, simplement une histoire d’amour et de vengeance. On nous offre l’intimité de Batman et de Catwoman, comme cela n’a jamais été fait. Tom King maîtrise son sujet de bout en bout, on sent dans chacune de ces pages, l’amour qu’il éprouve pour ces personnages. Il joue beaucoup avec les flash-back et il le fait avec une habilité redoutable et tout en finesse. Il ne nous guide pas, non, il suggère, il sous-entend. La lecture est ainsi savoureuse, du début jusqu’à la fin. Et puis on nous propose en plus quelques grandes signatures du dessin. En bref, vous ne devez pas hésiter ! Lien vers notre chronique.

 

NOT ALL ROBOTS

Atlanta, 2056. On nous propose une vue aérienne qui nous permet de contempler un monde bien dévasté. La ville est dans une bulle protectrice et tout ce qui est autour n’est que désolation. Mais jetons un coup d’oeil dans cette fameuse bulle. C’est une société où les humains se sont entourés de robots qui travaillent pour eux. Ceux-ci ne sont pas de simples manutentionnaires mais bien des IA qui sont en capacité de raisonner et même de porter des jugements. Ainsi, on assiste à un débat télévisé qui oppose un humain à un robot et le sujet est, tenez-vous bien : l’obsolescence humaine est-elle une bonne chose ? Et le débat est vif, le robot traite les humains de fainéants qui n’ont réussi qu’à détruire la planète. On apprend ainsi qu’un certain conseil, celui-là même qui gère la ville et les robots, a assigné un robot à chaque foyer. Mais il semblerait que la situation ne plaise ni aux uns ni aux autres. 

Voilà un comics qui secoue. On y traite de la place de l’IA dans une société imaginaire qui ne fait pas rire du tout. On y voit donc des Hommes qui ont oublié ce que c’était de participer activement au fonctionnement de la société et des robots qui prennent de plus en plus de place et finissent par vouloir toute celle-ci. Vous pourriez me dire que c’est du déjà-vu et c’est le cas mais le traitement qui en est fait ici est plein d’originalité. On plonge assez profondément dans les esprits, qu’ils soient humains ou mécaniques, et cette idée d’une ville sous bulle est assez originale. Ce qui est agréable aussi, c’est cette espèce de doute qui règne des deux côtés, les avis ne sont pas forcément tranchés et la place des uns et des autres n’est pas précisément définie. Le tout s’appuie sur un dessin qui a du caractère qui donne des frissons par sa noirceur.  Lien vers notre chronique.

 

FAHRENHEIT 451

Ce comics a déjà été publié auparavant mais les éditions Phileas nous font le plaisir de l’éditer à nouveau dans un format comics. Côté couverture, on est sur du souple et les pages sont en papier mat et c’est une très bonne chose pour cette oeuvre. Difficile de parler d’un tel classique que tout le monde ou presque connaît mais recampons le décor. Nous voilà dans une société totalitaire qui fait la chasse aux livres et à la pensée complexe. Dans ce monde, il y a des pompiers qui ne sont pas payés à éteindre les feux mais plutôt à détruire les livres dans les flammes. Toute la population est abrutie par des émissions crétines et par des messages lénifiants. Au milieu de tout cela, il y a Montag, un pompier justement, qui un beau jour fait la connaissance de sa voisine, Clarisse, une jeune fille en total décalage avec la société qui l’entoure. Elle croque la vie à pleines dents et se pose mille questions. Cela va changer la vie de Montag. 

Quelle belle oeuvre. Cette adaptation, faite en collaboration avec le maître Bradbury, est une totale réussite. Elle arrive à retranscrire pleinement, sans l’altérer, le propos du livre. On nous plonge dans un monde bien triste, un monde qui va droit à sa perte. On nous parle d’une population hantée par des émissions sans saveur et sans la moindre once d’intelligence. Cette société génère du malheur, pousse au suicide, mais personne ne semble s’en rendre compte. Tout le monde est manipulé par des états qui finissent par déclencher des guerres. Vous l’avez compris, ce récit est toujours autant d’actualité, mieux encore, on peut goûter aujourd’hui la clairvoyance dont Bradbury a fait preuve en 1953 ! Parlons aussi un peu du style graphique de cette BD. C’est tout simplement magnifique, j’ai adoré ces planches qui nous proposent des contrastes incroyables et un coup de crayon parfait. C’est oppressant à souhait, donc parfait pour cette histoire. N’oublions pas nos classiques et surtout celui-là ! Lien vers notre chronique.


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