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The Occupation : un escape game orwellien
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NOTE DE MaXoE
6
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5
A côté des titres AAA émanant des principaux studios de développement et trustant avec arrogance le sommet des ventes, des projets plus modestes tentent de tirer leur épingle du jeu et de susciter l'intérêt du joueur en quête d'originalité, lassé des licences à rallonge recyclant ad nauseam les mêmes gameplays aussi efficaces soient-ils. C'est un peu dans cette frange ludique qu'évolue The Occupation, le nouveau jeu narratif du Studio White Paper Games. Ici, point d'effet pyrotechnique ou encore de phase de shoot échevelée mais plutôt une enquête minutieuse afin de démemer la trame d'un sombre complot politique, le tout dans une ambiance oppressante digne de 1984. Et pour remplir vos objectifs avec succès, le temps ne sera clairement pas votre allié...

God save Big Brother 

L’action de The Occupation se déroule dans une Angleterre uchronique qui fleure bon les années 80, cette douce période durant laquelle la Dame de fer appliquait sa politique avec la délicatesse d’un Christmas Pudding. Mais ici, la perfide Albion connaît bien d’autres problèmes et le pays vit donc dans une paranoïa absolue suite à des actes terroristes rapidement attribués à des activistes étrangers et en particulier à un certain Alex Dubois. Il n’en faut pas plus pour que l’Institut Bowman, un obscur mais très influent groupe de pression, ne recommande une politique ultra sécuritaire et xénophobe. Ce que le pouvoir en place va se faire un malin plaisir d’appliquer sous le prétexte d’assurer la sécurité de chacun et de traquer le fameux terroriste au patronyme si peu British… Et en terme d’efficacité, rien de mieux qu’une bonne vieille dictature à la Big Brother ! Les libertés individuelles se voient donc réduites comme peau de chagrin et le moindre déplacement est scruté de près par l’Etat ou des sociétés de sécurité…  À la manœuvre dans cette Angleterre liberticide, le fameux Institut Bowman. Quant à vous, honorable joueur, vous incarnez Harvey Miller, un journaliste avide de vérité, relativement suspicieux quant à l’origine de ces attaques « terroristes » et surtout peu convaincu de la culpabilité d’Alex Dubois. Et si ces activités terroristes n’étaient en fait qu’un vague prétexte afin d’instaurer un régime totalitaire plaçant l’ensemble de la population sous contrôle ? Comme vous pouvez le constater, le pitch scénaristique s’avère assez adulte et globalement séduisant. D’autant que les thématiques très ancrées dans l’actualité récente comme la politique migratoire et le retour des nationalismes en Europe marquent fortement de leur empreinte l’intrigue initiale de The Occupation. Voici donc un contexte relativement étoffé, un background de qualité pour mener une enquête qui va globalement s’assimiler à un jeu de pistes dans les locaux de l’Institut Bowman…

Sésame, ouvre-toi !

The Occupation est tout sauf un jeu d’action. Bien au contraire, furetant dans les méandres labyrinthiques du bâtiment administratif abritant les services du Bowman Institute, vous allez devoir faire preuve de discrétion pour collecter le maximum d’indices et compulser de nombreux documents afin de démêler les écheveaux de ce qui ressemble fort à une vaste conspiration. En effet, ce bâtiment est loin d’être désert et de nombreux gardiens déambulent dans les couloirs et les locaux plus ou moins sécurisés d’une administration franchement kafkaïenne. C’est donc en tapinois que vous fouillerez de nombreuses zones généralement protégées par une porte blindée qu’il faudra déverrouiller à l’aide d’une clé d’accès ou d’un code numérique. De fait, The Occupation ressemble bien souvent à une sorte d’escape Game : parfois coincé devant une porte récalcitrante, il faudra inspecter les moindres recoins d’une pièce pour trouver les différents indices constituant le précieux sésame. De plus, vos investigations vous amèneront à découvrir de nombreux documents comme des lettres ou des enregistrements qui permettent d’éclaircir petit à petit cette sombre histoire de terrorisme. Ces différentes informations vous permetttront également de poser les bonnes questions aux personnages que vous serez amené à rencontrer. Ce jeu d’enquête évolue donc à un double niveau, dans un temps court pour déverrouiller les différentes zones mais aussi sur la durée pour éclaircir une intrigue particulièrement opaque.

Le Temps est votre ennemi…

Si The Occupation fait indéniablement penser à un escape game, c’est parce que ces différentes séquences de fouille obéissent à un impératif de taille : une deadline intransigeante. En effet, vous disposez de 4 heures pour finir une aventure qui se veut vécue en temps réel. Enfin, pas exactement puisque certaines phases de jeu ne seront pas minutées et que l’enquête se finit plutôt au bout de six heures environ. Si tout se passe bien…. Cette contrainte ajoute bien évidemment du piment à l’expérience et vous serez souvent tenté de jeter un coup d’œil à la montre de votre avatar afin de constater à quel point la situation est devenue critique. Dès lors, ce principe du temps limité a clairement impacté certains choix dans le gameplay. Par exemple, lorsque vous êtes repéré par des gardes, ceux-ci ne chercheront pas à vous éliminer mais vous emmèneront dans un bureau dans lequel vous perdrez de préciseuses minutes. Autant vous dire qu’il s’agira de se la jouer Solid Snake ou Sam Fisher en se faufilant dans des conduits d’aération et ce afin d’éviter de trop réguliers allers-retours au PC de sécurité En vérité, le jeu est bien assez difficile comme cela car les développeurs ont calibré l’enquête de manière à ce que vous soyez forcément un peu short au niveau des délais. Les vieux briscards retrouveront un peu de cette angoisse latente qu’un Darkseed avait su créer en son temps, un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître….

Complexe ou confus ?

Au final, nous nous retrouvons face à un jeu demandant une certaine méticulosité dans les recherches et beaucoup de sang-froid dans les déplacements. Mais il faut aussi reconnaitre que The Occupation souffre de quelques défauts qui viennent ternir ce premier bilan plutôt intéressant. Si le scénario apparaît au début de l’aventure comme assez prometteur, le joueur impatient en perdra au final assez rapidement le fil. En effet, les informations vont s’accumuler au travers d’une pléthore de documents divers et variés : ces renseignements parfois assez nébuleux constituent une toile franchement opaque. Pour comprendre réellement les tenants et les aboutissants de cette affaire et profiter pleinement de l’intrigue, il est donc primordial de ne zapper aucune lecture. Et le rythme de votre aventure s’en ressent forcément… Disons que tout cela finit par devenir un poil laborieux. Et puis, il y a la réalisation technique qui, sans être déshonorante, n’a rien de particulièrement ébouriffant. Les décors restent assez ternes, convenus et en dehors de quelques lieux un peu plus glamour sur le plan visuel, on évolue dans des standards relativement modestes.  Evidemment, on se doute bien que The Occupation n’a pas bénéficié du même budget de développement qu’un gros titre AAAA mais on pouvait tout de même espérer quelque chose d’un peu plus catchy, ne serait-ce qu’au niveau du design…. Et pour le coup, cela manque furieusement d’inspiration.

Testé sur PS4

NOTE MaXoE
6
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5

Dans la catégorie de ces jeux intermédiaires évoluant entre les titres indépendants et les grosses licences à succès, The Occupation occupe une place intéressante en proposant un gameplay assez atypique et un background plutôt travaillé. Si vous n'êtes pas réfractraire à une certaine lenteur et à une réalisation quelque peu low cost, voici un titre qui vous fera néanmoins passer un bon moment en attendant la résolution du Brexit. Ah ces anglais, tout de même….
ON A AIMÉ !
- Le concept du temps réel et de la deadline.
- Des thématiques malheureusement très actuelles.
- Un scénario ambitieux...
ON A MOINS AIMÉ...
- Mais un scénario confus tout de même.
- Un rythme laborieux sur la durée.
- Une réalisation relativement terne.
The Occupation : un escape game orwellien
The Occupation
Editeur : Humble Bundle
Développeur : Whiter Paper Games
Genre : Infiltration - enquête
Support(s) : PC, PS4, Xbox One
Sortie France : 05/03/2019

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