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Risen 2 Dark Waters: PIRRRRRATE (avec l’accent bigoudin)

NOTE DE MaXoE
4 / 5
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5
Aaaaah, Risen. En voilà un jeu qui a fait de la vie de ses praticiens un enfer. Prônant une forme de réalisme dans le RPG occidental, il avait constitué une bouffée d’oxygène remarquable et une expérience de jeu formidable pour tous les amateurs du genre, et tous ceux pour qui RPG ne veut pas dire « costumes fluos et élu qui doit sauver la terre contre un désastre métaphore de la décadence industrielle ». Aussi, quand Piranha Bytes a annoncé un second opus, les amateurs ont sorti la souris de compétition, le clavier qui brille dans le noir, et en avant.

Risen, premier du nom, était l’héritier des célèbres Gothic, des RPG dans des mondes ouverts à la liberté totale, avec une aridité toute teutonne et une bienveillance envers le joueur comparable à celle d’une tarentule psychotique devant un mulot anémié. Le joueur pourra donc faire évoluer son personnage à sa guise (aucune classe de personnage n’existe), et surtout servir les deux factions de l’île, certains choix vous attirant définitivement les foudres de l’une ou de l’autre et ayant un réel impact sur votre évolution. En rajoutant à cela des combats tactiques au possible et un artisanat bien pensé, Risen s’était imposé comme un diamant noir pour les amateurs. Aussi Risen 2 a-t-il généré une impatience non feinte.

Premier constant, que nous évacuons tout de suite : Risen 2 est fait pour le combo clavier + souris. Le jeu est trop riche et les possibilités trop grandes pour se tordre les doigts sur une manette. C’est d’ailleurs sans doute l’une des raisons du report du jeu sur consoles au mois d’août prochain.

10 ans déjà que votre héros a triomphé haut la main et le dos en sueur des aventures de Risen. Pourtant, le secteur est toujours en péril, des forces élémentaires ayant décidé de compliquer la vie des autochtones. C’est donc à vous que revient la lourde tâche de mettre tout ce petit monde au pas, comme un Bruce Willis antillais.

Dans la peau d’un pirate, vous explorerez donc plusieurs îles à la recherche d’une solution, et c’est d’ailleurs ici que naît la première déception : Une île débloque l’autre, comme autant de niveaux d’un jeu de plates-formes. Fort heureusement, au bout d’un moment, vous retrouverez votre liberté, mais ce début est pour le moins agaçant pour les « vieux de la vieille ». C’est d’autant plus dommage que finalement, et contre toute attente, le scénario est sympathique, et qu’une fois livré à soi-même on a tout de même largement de quoi se régaler.

Le système d’expérience est une vraie réussite. Vos points d’expérience font grandir, à votre guise, des attributs. Chacun est associé à des talents, que l’on peut augmenter selon son envie, mais aussi, et peut-être surtout, à des compétences particulières, enseignées par des maîtres contre BEAUCOUP d’or. Donc, d’une, il faut bien veiller à ne pas être trop dispendieux, et en plus, il faut que le maître accepte de vous enseigner. Il est ainsi assez improbable qu’une faction dont vous avez ruiné les intérêts vous autorise à demander conseil à un instructeur…

Souquez ferme moussaillons! Il est grands temps de FUIR!

De même, vous pourrez avoir pour compagnon un petit singe qui pourra se faufiler partout, voler dans les poches et activer des dispositifs, et vous pourrez également faire du vaudou et prendre le contrôle de PNJ dans des phases très réussies. Le vaudou, d’ailleurs, est un type de magie assez rare dans le jeu vidéo et très sympa à essayer, ne serait-ce que parce que ça change de la boule de feu, du cône de glace, et de Pikachu attaque tonnerre, mais je m’égare.

Enfin, il faut bien avouer qu’évoluer dans cette ambiance caribéenne est tout de même particulièrement agréable, et pousse à l’aventure, et il sera difficile de faire la fine bouche face au volume de quêtes proposé ET  à leur qualité générale. Certes il y a encore beaucoup de quêtes Fedex (« prends ceci et va le porter ») ou WoW (« va tuer 47 sangliers, j’ai besoin d’une paire de défenses »), mais les autres sauvent largement leur tout par leur richesse et leur fantaisie.

Car si flibuste il y a, les auteurs du jeu ont plutôt opté pour Johnny Depp que pour des pirates rugueux et barbares: on est ici face à un jeu qui peut être assez drôle, voire burlesque, parti pris qui ne plaira pas à tout le monde mais dont la spontanéité est rafraichissante.

Beaucoup de bonnes idées, donc, qui en plus cadrent bien avec l’ambiance de flibuste.

Hélas, la jouissance retombe vite, avec des combats qui ne sont plus que l’ombre de ceux qu’ils étaient dans Risen. Vous appréciez Diablo III ? Tant mieux pour vous, vous ne serez pas dépaysés dans Risen II. A l’exception des coups pendables que vous pouvez apprendre, le meilleur pouvant évidemment appelé poétiquement « coup de pied dans les valseuses », les combats se résumeront à muler comme un soudard, et c’est bien regrettable. Ce ne sont finalement que les combats, seulement des combats il y en a beaucoup, et on ne peut pas vraiment s’y soustraire… Et ce n’est pas la présence ponctuelle de QTE pour sauver sa peau qui relève l’ensemble…

Morbleu! Où donc sont tes valseuses, malandrin?

De même, le crochetage est une pure fantaisie : à un certain seuil, vous réussirez ce que vous voulez… Du coup, en épargnant des points en combat et en ruse, vous aurez largement de quoi faire ailleurs.

De plus, comment justifier dans un jeu tournant autour des pirates qu’il n’y ait pas d’abordage ? Pas d’assaut de ce genre ?

Mais ce qui pénalise le plus le jeu, c’est son côté technique… Clipping, chute de framerate, modélisation des visages hideuse, Risen a vraiment 3 ans de retard minimum et de gros soucis de programmation. En somme, le jeu est mal optimisé.

Et c’est dommage. Dommage car Risen reste un bon jeu, voire un très bon jeu, mais aurait pu être excellent en ne reculant pas sur certains points réussis de son prédécesseur.

Nous surveillons les développeurs avec attention…

 

 Testé sur une version PC, avec clavier et souris.

NOTE MaXoE
4 / 5
VOTE DES LECTEURS
1 / 52 / 53 / 54 / 55 / 5

Avec son univers riche en couleur, son écriture riche, bien plus qu’un jeu de Bethesda, sa créativité, Risen II est un jeu généreux et attachant. Si vous parvenez à passer outre ses défauts, il vous procurera une belle expérience ludique, mais on ne peut qu’espérer un Risen III qui rassemble le meilleur des deux opus pour avoir enfin un jeu de la décennie.
ON A AIMÉ !
- L'ambiance
- Le vaudou
- Le système d'expérience
ON A MOINS AIMÉ...
- Des musiques un peu fades
- La technique générale, aux fraises
- Les combats revus à la baisse depuis Risen
Risen II Dark Waters
Editeur : Deep Silver
Développeur : Piranha Bytes
Genre : RPG occidental
Support(s) : PC, PS3, Xbox360
Nombre de Joueur(s) : 1
Sortie France : 27/04/2012

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